A N’Djamena, beaucoup de personnes ont été profondément choquées par la sortie de l’ambassadeur de France au Tchad lors de la réception de la fête du 14 juillet : «… Le Tchad est victime d’une agression extérieure menée par le Soudan qui manipule des petits mercenaires incapables de comprendre tous les enjeux stratégiques dans cette affaire…. ».
L’on peut constater que le Représentant de Sarkozy fait mieux que Deby et ses ministres dans la propagande, mais en même temps, l’on reste surpris de la liberté de ton qu’un diplomate s’autorise en foulant aux pieds tous les principes qui guident sa profession. Depuis l’avènement de Deby, ce ne sont pas des diplomates de carrière que l’on envoie au Tchad, on a eu Bercot, un ex-gendarme, puis Foucher qui en est à son premier poste comme ambassadeur, sa connaissance de l’arabe aurait favorisé sa nomination. Les deux ambassadeurs ont eu le même comportement, le premier a proprement insulté la presse tchadienne la taxant de tribaliste, d’ethniciste, cherchant ainsi à attiser la haine entre les différentes communautés, et cela en pleine conférence de presse. C’est la même chose pour le représentant de l’UE, Gilles Desesquelles qui gueulait sur les Chefs des partis politiques de l’opposition lors des discussions gouvernement-opposition, ce qu’avait courageusement dénoncé M. Salibou Garba (cf. bulle). Ainsi donc, la diplomatie de la chicotte est de retour au pays des Sao.
Pourquoi s’encombrer de gants et de bonne manière en république bananière ? Les pseudos diplomates se comportant comme les éléments de la garde présidentielle de Deby, n’hésitant pas à s’acoquiner avec un régime mafieux, sanguinaire et ce, pleinement conscients que la chape de plomb qui écrase les populations est une arme de dissuasion qui couvre leurs forfaits lesquels, sous d’autres cieux, même africains, leur coûteraient très chers.
C’est ainsi que méprisant totalement l’expertise tchadienne, la rédaction de l’accord du 13 aout entre le gouvernement et l’opposition, le code électoral et la charte des partis politiques ont été attribués à un juriste Béninois et à un juriste Français par les pseudos diplomates parce que tout simplement maîtres du financement. Au constat de leurs engagements en faveur de Deby, on peut mettre en doute l’objectivité du travail accompli par leurs juristes.
Barack Obama disait, il y a quelques jours, au Ghana : « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais plutôt de fortes Institutions.. ».
Bien au contraire, l’Afrique n’a pas besoin de marionnettes genre Deby dont le rôle principal est de brader les intérêts économiques de leur pays au profit des enjeux stratégiques d’autres pays comme dirait Monsieur l’ambassadeur.
Pour ces marionnettes, on mouille le maillot, on menace la presse, on tance les hommes politiques, on intimide les gens même quand on les invite à une réception, parce que tout simplement ces marionnettes sont, elles, bien incapables de comprendre tout ce qu’elles font perdre à leur pays, bien incapables de prendre en compte les attentes pourtant pressantes de leurs peuples.
N’est ce pas ?...