Il y a quelques jours, on apprenait que Monsieur Yorongar N'garlejy, Député à l'assemblée nationale tchadienne, serait très malade et que son état de santé nécessitait absolument un rapatriement au pays de Nicolas Sarkozy. Seulement voilà, si humanitaire qu'elle paraisse, la France opposera un refus catégorique au Député fédéraliste de fouler son sol et y recevoir les soins nécessaires.
Curieuse décision de la part de l'Etat français qui se veut soucieux du respect des principes fondateurs des droits de l'homme mais suffisante pour que certains amis du Député fédéraliste ameutent le monde entier sur le sort du malade. Tout un mélodrame est alors mis en scène allant jusqu'à annoncer la paralysie des membres inférieurs du concerné. Emoi général mais toujours rien, aucun signe ni coup de fil, le Consulat général de France à N'djaména se fait terriblement désirer. Face à l'attente qui risque d'être longue, on force la porte en annonçant que ça y est, il aura son visa pour Paris, le Consulat l'a appelé, il est sauvé !
A ce jour, Monsieur Yorongar est toujours chez lui à N'djaména et sans visa pour Paris. Mieux, il n'a pas cherché à se rendre ailleurs pour se soigner. Il se porte même bien et Dieu merci.
La dernière fois que Yorongar s'est rendu en France c'était en février 2008 quand il a fui N'djaména et s'est réfugié à Maroua où les policiers Camerounais étaient venus le cueillir et l'expédier à Paris via Yaoundé. Séjour qu'il a amèrement vécu et dont il garde de très mauvais souvenirs.
Aujourd'hui encore, à l'approche d'une réédition des évènements de février 2008, Monsieur Yorongar qui ne veut plus offrir à Deby une seconde chance de le faire disparaître comme Ibni, a tout simplement joué le malade imaginaire pour se mettre à l'abri. N'étant pas un bon acteur, Yorongar a tout foutu en l'air, il doit répéter la scène auprès des autres représentations diplomatiques pour espérer quitter N'djaména au plus vite avant que les premiers obus ne tombent dans la ville. Sinon, il reste toujours sous le regard et les griffes d'Idriss Deby Itno.
Par Alain Togbet
N'djaména - Tchad