Le Secrétariat général de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) a fait part de sa profonde préoccupation à l'égard de "la terreur" dont fait l'objet le président du Soudan, Omar Hassan el-Béchir de la part de la Cour pénale internationale (CPI), dans un communiqué rendu public dimanche soir à Tripoli.
Le communiqué de la CEN-SAD condamne égalment "une tentative de déstabilisation du Soudan, qui touche également à la souveraineté et la dignité des pays africains". Le Secrétariat général de la CEN-SAD a exprimé son refus catégorique de cette mesure "inadmissible" de la part du CPI, "vu que cette juridiction minimise l'importance des bons offices des dirigeants et chefs d'Etat africains ainsi que des institutions africaines notamment l'Union africaine (UA)".
Le communiqué affirme que "ces menaces" et toute inculpation pénale des hautes autorités soudanaises est de nature à conduire à un durcissement des positions et à torpiller les efforts déployés par les instances africaines et n'aident pas à trouver des solutions rapides aux véritables problèmes qui sont traités dans le cadre des différents pourparlers notamment ceux lancés dans la ville de Syrte (centre de Libye) en octobre 2007 ayant débouché sur la signature d'un accord de paix.
Le document qui a consideré la mesure du CPI comme une mesure politique et non judiciaire, "étant donné que cette juridiction est purement pénale", a appelé les pays concernés à revoir leur participation en tant que membres de l'institution et dans tous les organes similaires "utilisés comme instrument de soumission, d'humiliation et d'intervention dans les affaires intérieures et en tant qu'autorité au-dessus des pays dont l'objectif est de terroriser les petits pays".
Le communiqué a également appelé tous les pays membres de la CPI et tous les pays africains à refuser cette intervention "non appropriée" et d'user de leur souveraineté à travers la non soumission aux menaces provenant de cette juridiction, conformément aux lois et règlements adoptés par le 11ème sommet des dirigeants et chefs d'Etat et de gouvernement africains tenu début juillet à Charm el-Cheikh en Egypte. L'Union africaine (UA), poursuit le communiqué, refuse également de remettre des responsables au CPI et déplore la politique appliquée à l'encontre des pays africains et de leurs dirigeants, alors que cette juridiction ne dispose d'aucune spécialisation nationale ni internationale eu égard au refus de plusieurs pays d'y adhérer.
La CEN-SAD qui a loué les efforts de l'UA, notamment le Conseil africain de la paix et de la sécurité, a renouvelé son soutien total au Soudan, à son gouvernement et à son peuple dans ses efforts au service du règlement par le biais des négociations de "cette nouvelle tentative de déstabilisation du pays".
Le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo a lancé ce lundi l'inculpation du président soudanais Omar el-Béchir pour crimes de guerre au Darfour, la province de l'Ouest du Soudan en proie à une guerre civile depuis quatre ans.
Source Pana Tripoli - 14/07/2008