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moussafaki

Dans la mémoire collective du Tchad,  jamais la diplomatie tchadienne n’a été aussi à son plus bas niveau que ses dernières années. Cette régression notoire, cette médiocrité observable à la centrale comme dans nos chancelleries,  démontre à suffisance que le régime MPS évolue dans l’amateurisme, l’aveuglement, le cynisme, la mystification superficielle, dans ce qu’on peut qualifié des dérives évidentes des privilégiés courtisans du chef au détriment de la pratique du professionnalisme. Le diplomate est au service  de son pays pour poser des actes acceptable au plan bilatéral et multilatéral autant que la défense des  intérêts économiques, politiques et géostratégiques sous-régionaux et internationaux de son pays et non pour rechercher des affaires personnelles, détourner les deniers publics et les placer sur des comptes privés ou bénéficier d’une rémunération substantielle.

Au-delà même de ce qui a été déjà décrit par les tchadiens sur le plan diplomatique, la déclaration du président Deby laissant entendre qu’il est normal de laisser la chance, cette fois-ci à la SADEC de diriger l’UA a crée la confusion au sein de la CEEAC. La réaction du Gabon a été aussi immédiate, « Nous tenons à marquer notre stupéfaction parce que cette déclaration est contraire au communiqué final de la XVe session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, CEEAC, tenue à N’Djamena le 15 janvier 2012, qui apporte son plein soutien au renouvellement du mandat de Jean Ping à la présidence de la Commission de l’UA. »

On peut se demander, au demeurant, ce qui justifie une telle attitude peu diplomatique de la part de la plus haute autorité du Tchad alors même qu’il est le président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC). On peut également se demander, si le régime actuel a une vraie politique étrangère ?  En tout cas, cette déclaration du président Deby est un exemple édifiant dans la façon que fonctionne la diplomatie tchadienne.  La réaction du Gabon dont sa diplomatie a contribué à placer un des siens à la tête de l’UA est tout à fait légitime face au non respect des engagements pris par l’ensemble des pays de la sous région dont le Tchad fait partie jusqu’ici. C’est une question de principe. Malgré le démenti du ministre tchadien des affaires étrangères, le mal est déjà fait et la tension est perceptible.

La diplomatie tchadienne à travers ses compétences devrait apporter des conseils constructifs à l’homme politique au sommet de l’Etat,  sur ses choix, sa vision globale dès l’instant que cette attitude pourrait avoir  une appréciation , un retentissement hors des frontières nationales. Le pouvoir actuel au Tchad est loin de bénéficier d’une bonne image sur la scène africaine et  internationale. Il est nécessaire d’ inscrire des nouvelles pages du Tchad et de sa diplomatie. il est impératif que le régime MPS change quant à ses pratiques politiques. Pour ce faire, l’arme la plus redoutable de tout citoyen,  n’est ni la violence, ni la terreur, mais bien la conscience critique et la citoyenneté active. Les citoyens-patriotes doivent refuser d’être des victimes passives et consentantes, de défendre leur dignité, la dignité de leur pays avec mémoire et leurs droits avec détermination tout en n’oubliant pas leurs devoirs et leur contribution citoyenne.

Le Collectif de diplomates tchadiens
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Tag(s) : #Politique
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