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ouattaraguignol.jpgNelson Mandela n'aura ni d'émule, ni de disciple en Afrique. Pas de si tôt. L'homme a passé 27 longues années en prison. L'homme n'a jamais pris les armes. Ce qu'on lui reprochait ? La remise en cause de la politique d'Apartheid, c'est-à-dire développement séparé, les Blancs à part et les Noirs à part dans un même pays. Pendant que Mandela était en prison, il y a eu des massacres des Noirs qui ont osé dire non à la politique raciste de Prétoria. Le massacre des enfants de juin 1976 à Soweto reste tout un symbole. A sa libération, Nelson est devenu dans la suite des événements, Président de l'Afrique du Sud, avec une surprise de taille : Fréderic De Klerk, président de la République qui devient ministre sous Nelson Mandela après lui avoir cédé le pouvoir. Fait inédit en Afrique. Surprise. Logiquement on s'attendrait à ce que le pouvoir Noir prenne sa revanche sur les les Blancs racistes et minoritaires dans le pays. Mais Nelson Mandela est un génie politique. Il a mis en place une Commission Vérité et Réconciliation. Au final, l'Afrique du Sud n'a pratiquement pas traversé de zone de turbulences politiques malgré le changement du pouvoir, désormais aux mains des Noirs. De Nelson Mandela à Jacob Zuma en passant par Tabo Mbeki, jamais, on ne parle de revanche des Noirs, parce que la feuille de route tracée par Mandela est apparemment bien suivie par ses disciples.

Depuis ces heureux événements en Afrique du Sud, le reste du continent plonge dans des guerres tribales ou ethniques sans fin. On sait qu'en Afrique, dans pratiquement tous les pays, le problème ethnique est un défi majeur. Le pouvoir est le plus souvent détenu par une ethnie, et à chaque bascule ou retournement de la situation, les vengeances et représailles sont érigées en système absolu. On dirait que le mot réconciliation n'existe ni dans le vocabulaire, ni dans le coeur du Noir Africain, hormis le Noir Sud Africain bien sûr. Aucun pays d'Afrique ne veut suivre l'exemple de l'Afrique du Sud.

En Côte d'Ivoire, l'annonce par Ouattara, "le président reconnu par la communauté internationale", de la mise en place d'une Commission Vérité et Réconciliation est d'entrée de jeu, pleine de paradoxe. Car, comment peut-on vouloir en même temps, mettre sur pied un tel système censé ramener la paix définitive dans le pays à l'instar de l'Afrique du Sud, et en même temps, promettre de juger Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire, voire par la CPI ? Sur le net, on peut lire ce commentaire sur ce que déclare Ouattara, "le président reconnu par la communauté internationale"  : "Deux annonces parfaitement antinomiques, comme le souligne Michel Galy, politologue à l'Ecole des relations internationales et spécialiste de la Côte d'Ivoire. "Dans le cadre d'une commission vérité et réconciliation, les bourreaux avouent leurs fautes, et les victimes sont censées leur pardonner, sans autre processus judiciaire. Il est donc paradoxal d'évoquer dans le même temps des poursuites contre le camp Gbagbo. Sans compter qu'on imagine très mal Ouattara accuser sa propre armée d'avoir perpétré des massacres." 


Ceux qui pensent, Ouattara est un homme policé, pas du tout rancunier qui a la volonté de ramener une paix définitive en Côte d'Ivoire, doivent revoir leur copie. L'homme n'est pas Ivoirien, on peut le constater, et la paix n'est pas priorité dans le pays. L'homme veut se venger, et il l'affiche ostensiblement dans ses déclarations avant et après la chute de Laurent Gbagbo. On pourrait plutôt dire que Gbagbo a un bon coeur enver Ouattara,"le président reconnu par la communauté internationale". Ce dernier l'avait jeté le couple Gbagbo en prison quand il était premier ministre. Gbagbo en tant que président, avait encore une large marge de manoeuvre pour l'empêcher de se présenter aux dernières présidentielles à controverse. Mais Gbagbo, contrairement aux autres prédécesseurs, Konan Bédié et Robert Gueï, a accepté que Ouattara puisse enfin se présenter aux élections. On peut se permettre de penser sans risque de se tromper que la volonté de juger Gbagbo est en partie, une exigence de Paris. Gbagbo a tenu tête à Sarkozy pendant quatre mois, ignorant royalement ses ultimatums. Le raciste Sarkozy veut donc humilier son ennemi jusqu'au bout. Par ailleurs, Laurent Gbagbo est considéré en France comme un animal politique capable de retourner toutes les situations en sa faveur. Il faut donc profiter de l'occasion pour mettre définitivement l'animal politique hors d'état de nuire. Car, s'il prend par à une table Vérité et Réconciliation, il peut éventuellement rebondir et reconquérir le pouvoir. Telles sont les raisons qui feront que Gbagbo sera jugé dans tous les cas par la France de Sarkozy et par le rancunier ADO, "le président reconnu par la communauté internationale".

Disons tout simplement que la mise en place d'une commission vérité et réconciliation sans la participation de Laurent Gbagbo est un coup d'épée dans l'eau. Le jugement de Gbagbo exacerberait plutôt les rancunes et rancoeurs de ses partisans qui sont nombreux dans le pays. Il faut tenir compte du fait que Gbagbo a récolté quand même plus de 45% des voix lors des dernières élections, si l'on tient compte simplement des résultats reconnus par la "Communauté internationale".

Ouattara, "le président reconnu par la communauté internationale", doit arrêter de parler de Commission Vérité et Réconciliation, vue sa propension à la haine et à la rancune qui l'ont toujours animé, en tout temps et en tout lieu. Le successeur de nelson Mandela tarde à se révéler en Afrique Noire. Ce n'est surtout pas Allasane Ouattara, le président reconnu par la communauté internationale.

BELEMGOTO Macaoura, France

macaoura@hotmail.fr

Tag(s) : #Politique
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