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La capitale N’djamena est devenue le terrain de brigands de tout genre. Agressions corporelles, de vol de voitures et de motos, démolitions d’habitations, cambriolage divers avec parfois des morts d’hommes : un bilan bien sombre !

Les habitants de la capitale vivent avec la peur dans le ventre et se cachent dans leurs maisons. Des gangs organisés qui opèrent avec une assurance déconcertante. Une situation qui a fini par amener la population à adopter de nouveaux réflexes dans l'espoir de se protéger. Conscient de cette escalade, le ministre de l’intérieur Ahmat Bachir avait fait du combat contre l'insécurité une de ses priorités, mais la réalité le rattrape, et son discours est condamné à bégayer. Malgré toutes ses proclamations solennelles et martiales, la population constate, sur la durée, une dégradation constante de leur situation et un véritable abandon du service public de la sécurité.


De plus, en dépit de tous les efforts déployés par le ministre de l’intérieur depuis qu’il est arrivé audit département, le résultat est pitoyable et inquiétant. Le chef de département de la sécurité du Tchad, vient ainsi de confirmer des cas d'agressions suivies parfois de morts dont la population est souvent victime dans la capitale. Les auteurs de ces forfaits n'épargnent personne. Même des personnalités pourvues d'un mandat public et donc bénéficiant d'une garde armée ont subi l'horreur de ces attaques.

Le plus récent est celui du feu, le frère Abdelmanane qui est tombé dans la souricière de ces hommes armés et qui sont en fuite et que le ministre n’a pas pu mettre la main dessus. Pour nous, c’est une nouvelle mise en scène de ce régime habitué à nous présenter des pauvres innocents et les faire passer comme des boucs émissaires à la place des véritables criminels que le ministre connait parfaitement.

Invité à l’émission « face à la presse » de Télé-Tchad, Monsieur Bachir, visiblement et légèrement éméché, a toutefois, fait état de l'insécurité qui a élu domicile dans la ville de N’djamena, situation due au banditisme perpétré par des éléments incontrôlés, avant d’accuser ceux qui ne partagent pas avec lui sa servilité à des « mercenaires à la solde du diable ».

En qualifiant de crime crapuleux sans motivation politique l’assassinat du jeune capitaine Abdelmanane, le ministre tchadien a oublié une chose, il a mis à nu la défaillance en terme sécuritaire de son département de tutelle. Car, cela prouve que la sécurité des personnes et de leurs biens est menacée au Tchad et que l’État se trouve ici incapable de leur donner une quelconque garantie en la matière.

Concernant la guerre que se livre le ministre de l’intérieur contre les motos taxis et les marchands ambulants, suffit pour comprendre la politique de deux poids deux mesures dans ce pays. Pourquoi, le ministre ne prenne-t-il pas des mesures draconiennes à l’encontre des propriétaires des mini-bus, qui font la navette entre Farcha, le centre ville et jusqu’au marché de mil, lesquels détiennent des armes à feu et se livrent aux fraudes des sucres en plein capitale et que Bachir souhaite en faire une vitrine ? Nous doutons qu’il en arrive à son projet. Parce que ces derniers sont généralement proches du pouvoir et qu’il craigne pour sa vie de s’attaquer à leurs intérêts. Et comme le dit, un proverbe de chez nous : « l’eau chaude n’est pas l’amusement du crapaud »

Au cours de cette interview avec la presse, le ministre tchadien de l’intérieur s’est montré une fois encore plus zélé devant le rapport de la commission nationale des droits de l’homme présentée lors du forum national tenu à N’Djamena. Il y va même remettre en cause le travail abattu par les organisations locales de défense des droits de l’homme et qualifie le rapport de « faux et bidon ». Nous disons au ministre de l’intérieur d’être beaucoup plus responsable avec ses déclarations sans fondement et qu’il cesse avec cette arrogance qui va lui coûter à court, long et moyen terme des conséquences redoutables. M. Bachir se permet même d’affirmer de vendre ou de chasser certains propriétaires de leurs patrimoines, si ces derniers ne rénovent pas leurs logements devant les grandes artères de la capitale qui pour lui, ne sont pas présentables et les qualifie des villageois : « Nous allons vendre votre maison avec votre consentement ou non » a-t-il-ajouté. Nous lui disons : « entre le fort qui abuse du pouvoir et le faible, c'est la liberté qui opprime et la loi qui libère. » A la question du journaliste qui lui a demandé, en dépit de normalisation des relations avec le gouvernement soudanais, Ahmat Bachir continue dans sa turpitude de taxer les membres de l’opposition armée tchadienne des « mercenaires » à la solde du « diable » et qu’il s’en moque éperdument. Quelle ironie alors !

Abdelmanane Khatab

Tag(s) : #Ambénatna
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