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Une nouvelle chance se présente encore devant les Tchadiens, le Tchad, et ses multiples sauveurs politico-militaires pour se réconcilier et ramener une paix durable dans ce pays d’Afrique aux conflits tribalo-ethniques armés légendaires autour du pouvoir d’État. Mais le constat amer dans ce sens est : les Tchadiens sont prêts à se créer eux-mêmes de problèmes dans leur propre pays, mais jamais prêts à se mettre ensemble pour résoudre leurs différends, animosités, conflits armés, amertumes autour d’injustices sociales et rivalités tribalo-ethniques etc. depuis plus de cinq décennies.

Par ailleurs, les multiples tentatives de réconciliation nationale, de paix et de résolution de ces conflits inter-tchadiens ont toujours échoués pour des raisons que les auteurs ou médiateurs de ces assises refusent toujours d’expliciter pour édifier le peuple. Bref, tout le monde sait que les médiations  de réconciliation nationale et inter-tchadienne n’ont jamais abouties jusqu'à là. Cela témoigne-t-il que les Tchadiens ont plutôt une culture de guerre et non de paix ? Ou bien  est-il vain de penser à une compréhension mutuelle entre frères-ennemis Tchadiens ?

Pendant le tourbillon de conflits armés par factions ethno-régionales interposées au début des années quatre vingt au Tchad, plusieurs pays et instances internationales ont tenté d’aider les Tchadiens à quitter leur sport favori, la guerre. Mais rien n’a réussi depuis lors ! Et une personne parmi les politiciens tchadiens de l’époque posait déjà la question «Peut-on sauver le Tchad?» et cette personne est morte sans avoir de réponse à son interrogation. Si l’auteur de cette interrogation a déjà souligné les défis de paix/réconciliation nationale entre Tchadiens auxquels la jeunesse tchadienne, les politiciens et militaires tchadiens devraient en faire face, tout en donnant des pistes de comment les relever, les Tchadiens, eux, du moins, sont restés toujours inattentifs à son invitation de sauver leur pays. Ils se délectent plutôt à détruire leur propre patrie et nation par des armes. Aujourd’hui, la question de réconciliation nationale entre Tchadiens revient encore devant la classe politique tchadienne et la communauté internationale; mais personne ne sait par où démarrer toute initiative de réconciliation ou de paix dans ce pays.

Tout de même, nous venons d’apprendre qu’un consortium des ONGs européennes et africaines veulent tenter, une fois de plus, l’aventure de ramener la paix au Tchad en impliquant tous les acteurs et commanditaires des conflits inter-tchadiens. Comme quoi, c’est toujours les autres qui doivent œuvrer et se sacrifier à la place des Tchadiens pour les amener à se parler et à se réconcilier un jour. Cependant, les faiseurs de guerres dans ce pays ne veulent pas toujours s’engager à laisser les oreilles des enfants tchadiens écouter d’autres « world music » (préoccupations internationales) que la sempiternelle « musique tchadienne » (coups de canons) dans laquelle des générations ont grandi sans en être positivement influencer à changer de piste.

Pour ce faire, je voudrais d’abord remercier son excellence, monsieur l’ambassadeur Talha M. Allim, pour son patriotisme et compte rendu de l’atelier de réflexion sur les modalités et stratégies de réconciliation nationale au Tchad - organisé par des ONG en Suisse et publié sur les blogs tchadiens. La communauté politique tchadienne, la société civile, les décideurs socio-économiques et politiques, les gradés de l’Armée Nationale Tchadienne, les chercheurs et media tchadiens, sans oublier toutes les couches sociales du Tchad, doivent minutieusement lire le contenu de ce rapport et  en informer nos masses rurales qui ne savent pas lire afin de redynamiser et sensibiliser les populations à lutter et opter  pour une résolution globalisante des conflits inter-tchadiens. Mon ardent désir est de voir cette initiative aboutir par le concours de tous les Tchadiens, de la Suisse et tous les systèmes des Nations Unies qui se préoccupent pour la paix et sécurité à travers le monde. Car la Suisse est un exemple de démocratie, de paix et sécurité, voire de neutralité politique de taille et hors pair en Europe que les Tchadiens doivent solliciter sans réserve pour les aider à sortir de leur bouillabaisse de conflits fratricides.

Les ONGs sont apparues sur la scène internationale au début des années quatre vingt comme des nouveaux partenaires au développement dans les pays en développement dont les gouvernements et états sont défaillants. Malgré les lettres de nobles qu’elles ont reçues peu après leur apparition sur la scène internationale, les ONGs ont échoué dans la plupart de leurs missions de développement du fait de leur recherche effrénée d’autonomie vis-à-vis des gouvernements, d’états et décideurs socio-économiques dans les pays en développement où elles opèrent. Aujourd’hui, elles ont compris leurs erreurs politiques de ne pas travailler avec et dans les institutions politiques de l’état pour influencer ou apporter tout changement en faveur du développement sociopolitique. Qu’à cela ne tienne, les initiatives de ces ONG européennes et africaines entrent bien dans la droite ligne de ce que nos associations de la société civile tchadienne ont tenté de faire pour réconcilier les révolutionnaires-sauveurs du Tchad. Cependant, nos associations se sont heurtées aux dures réalités tchadiennes et aux circonstances politiques difficiles du Tchad que nous connaissons par cœur.

En effet, la société civile tchadienne se trouve essoufflée dans sa lutte pour la réconciliation nationale et le raffermissement de la démocratie made-in Bamina. Depuis les événements de février 2008, elle a des plombs dans les ailes et n’arrive pas à retrouver son entrain et zèle des années quatre vingt-dix pour s’imposer aux acteurs politiques tchadiens. Il nous faut cependant apprécier à sa juste valeur le bien fondé de leur dévouement à la démocratie tchadienne et à la cause nationale qui ont permis d’asseoir les institutions démocratiques actuelles dans le pays. Ce qui est sûr, si les efforts de réconciliation nationale, combien louables, des agents de la société civile tchadienne ont échoué, cela n’est pas dû entièrement à leur faute ni à leur incompétence. La société civile tchadienne est plutôt minée par les mêmes considérations qui font souffrir le pays: clientélisme, ethnocentrisme, profit personnel au détriment de la cause nationale etc.

Alors ces initiatives de réconciliation nationale au Tchad par des ONGs européennes et africaines en Suisse doiventt plutôt réveiller notre société civile tchadienne et la pousser à redorer son blason de lutte pour la justice sociale. Ca serait regrettable si la société civile tchadienne ne coopère pas ou ne participe pas pleinement à l’aboutissement de ces assises en perspective. Entre temps, un conseil gratuit s’impose ici: que notre société civile et les Tchadiens restent vigilants pour veiller à ce que les officines des affaires étrangères/africaines de la France et tous les ‘marabouts de la loge franc-maçonne’ de la Francafrique ne réussissent pas encore leurs coups de dévier l’attention de nos populations et celle de la communauté internationale de ce noble objectif des ONGs en faveur de la paix et réconciliation au Tchad.

Quant aux politico-militaires/rebelles tchadiens, ils doivent faire une lecture responsable de ce compte rendu par son excellence Talha Allim et s’y appuyer pour voir leur rêve de «sauver le Tchad d’une dictature » se réaliser par des moyens plutôt pacifiques et inclusifs. Cela leur fera une grande économie d’énergie, de perte en matériels militaires, en vies humaines et en argent etc. Et le président Idriss Deby Itno, lui, a intérêt à abandonner sa diplomatie de terreur envers les rebelles ou ses ennemis personnels. Car ses politiques néfastes teintées d’assassinats politiques de tout genre, d’achat de consciences, de ralliements fantaisistes, de résistance armée aux ennemis de l’État, de sponsorisation de criminels et détourneurs de deniers publics n’ont jamais garanti sa sécurité personnelle ni ramené la paix dans le pays. S’il y a encore de conseil à lui prodiguer par ces temps qui courent, il a vivement intérêt à s’appuyer sur les services de l’ancien président Goukouni Weddeye comme seul personne crédible et d’allure de « rassembleur national » pour nous apporter un tant soit peu de réconciliation nationale, en plus de son cadeau de démocratie d’injustices made-in Bamina. C'est-à-dire qu’il a également intérêt à cesser de nommer par complaisance ses machins de « médiateurs nationaux » qui ne savent que divertir et médire nos sauveurs de l’est du Tchad au lieu de médier en faveur de la paix et réconciliation nationales.

Voici le dernier point à souligner et à comprendre entre nous, populations ou communautés tchadiennes éprises de paix: ce n’est pas au président IDI seul de ramener la paix au Tchad comme beaucoup d’entre nous le disent et le croient naïvement ! C’est une pure sottise d’entendre et de croire que le président IDI peut à lui seul décider de la paix au Tchad ou de ramener la paix parmi les populations. Qu’on démente Béremadji Félix de tchadactuel.com dans ses chroniques si le président tchadien n’est pas lui-même otage de sa propre famille, tribu, clique ou les mafiosi de la Francafrique !!! Tous ses efforts contre les nombreux sauveurs du Tchad sont avant tout pour lui d’assurer sa « paix personnelle », de réconcilier sa tribu et pérenniser la vie de son régime clanique. Et c’est peut être par ricochet que le Tchad bénéficiera un beau jour d’une paix nationale dans ce sens.

Car la vraie paix et réconciliation nationales durables dans le pays doivent inévitablement provenir des efforts personnels, des pressions, des exigences, des luttes civiques et engagements patriotiques de tous les Tchadien(ne)s épris(es) de sentiments de paix, de fraternité et  d’acceptation mutuelle pour construire et  vivre ensemble dans ce territoire. Par conséquent, c’est aux populations du Tchad de s’imposer pour la paix et la réconciliation nationales. Ainsi, le moment venu, le président IDI serait contraint de suivre leur logique de demande de paix et réconciliation au lieu de continuer à berner tout le monde à observer vainement sa logique de réconciliation par à-coups qui crée plus d’injustices dans le pays.

Tout compte fait, espérons que d’ici là, chacun doit faire l’effort patriotique et personnel de mourir un peu pour sauver notre Tchad. Et il n’y a pas que les militaires tchadiens qui doivent toujours mourir pour sauver notre soi-disant Tchad de l’injustice et des dictatures etc. Même si certains civils Tchadiens sont tombés sous les balles de nos militaires (ANS, Police/CARP, Gendarmerie, GNNT, Rebelles armés etc.) ce n’est pas souvent par patriotisme, mais par pure lâcheté et haine gratuite de ces militaires. Alors, cessons de mettre de la peur et frousse dans les esprits des Tchadien(ne)s éclairé(e)s et dévoué(e)s qui réfléchissent et agissent pour le devenir ou l’avenir de leur pays. Car mieux vaut mourir à cause de ses opinions que de mourir avec ses opinions. Plus loin,  j’adhère entièrement à la thèse de ce compatriote comme quoi, « On me dira certainement que les chiens aboient et la caravane passe, mais qu’ils sachent que plusieurs chiens enragés peuvent arrêter un jour cette caravane» de kermesse de désordres et d’injustices chez les Sao et Toumai.

Laounodji M.Monza

Washington DC

laoumonzal@yahoo.fr

Tag(s) : #Ambénatna
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