Le 16 ème sommet de l'Union Africaine s'est terminé ce lundi 31 janvier 2011 à Adis-Abeba en Ethiopie. Parmi les questions incrites à l'ordre du jour de la conférence des Chefs d'Etat et de gouvernements du 30 au 31 janvier, la crise ivoirienne a très largement occupé les débats.
Il faut dire que la solution a été très vite trouvée bien avant même que la conférence ne se penche véritablement sur la question. Les pressions exercées par l'ONU et les pays européens en leur tête la France représentée au plus haut niveau par son Président Nicolas Sarkozy, n'ont en définitive eu aucun effet sur la décision des chefs d'Etat. On serait tenté même de dire que la propagande anti-Gbagbo a produit l'effet contraire et a largement déservi Monsieur Alassane Ouattara, toujours isolé dans bunker de l'hotel du Gulf alors qu'à l'extérieur, la coalition internationale sur laquelle il compte pour trôner sur la Cote d'Ivoire est entrain de s'effriter progressivement.
Les chefs d'Etat ont d'abord refusé au ministre des affaires étrangères dépêché par Monsieur Ouattara d'occuper le siège réservé à la Cote d'Ivoire. C'est une première défaite car on nous a toujours fait croire que l'UA a reconnu comme Président Monsieur Ouattara.
Ensuite, l'option militaire clamée comme la seule issue pour déloger Gbagbo du pouvoir été définitivement écartée au grand dam du camp Ouattara.
Et en fin, un panel de 5 chefs d'Etat a été constitué et dirigé par le Président Mauritanien Mohamed ould Abdel Aziz qui dirige le Conseil de paix et de sécurité de l'UA. Ce panel de Chefs d'Etat fera des propositions à l'UA dans un délai d'un mois. Cependant, tout porte à croire que la proposition faite par le camp Gbagbo sera retenue car tous les intervenants ont clairement plaidé pour un examen général de tous les problèmes soulevés par les deux camps. Ce qui nous reconduit inévitablement à examiner les procès verbaux et donc à recompter les voix. Chose que le camp Ouattara a déjà catégoriquement rejetée.
Très curieuse position pour quelqu'un qui estime avoir gagné haut la main mais qui craint une vérification des mêmes résultats. Encore plus scandaleux lorsque le Secrétaire général de l'ONU affirme que "le recomptage des voix risque d'être préjudiable à Alassane Ouattara".
Voilà une courageuse décision qui nous écarte provisoirement de l'affrontement armé dont les issues seraient incertaines et les conséquences très lourdes.