Crime contre l’humanité et génocide en Casamance. Ce sont les principaux chefs d’accusation que le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) fait planer sur la tête de l’ancien président de la République du Sénégal. Des faits pour lesquels Abdou Diouf devrait répondre devant la Cour pénale internationale. C’est, du reste, ce que révèle un communiqué du responsable du Cercle des universitaires et intellectuels du Mfdc. Si l’on en croit Ameth Apakéna Diémé, la procédure a déjà été déclenchée au niveau de cette juridiction internationale.
Le conseiller politique du secrétaire général du Mfdc, Mamadou Nkrumah Sané, reproche au patron de la Francophonie d’avoir favorisé la création d’un ‘escadron de la mort’ parmi les soldats de l’Etat. Et cela, souligne-t-il, ‘contrairement à Abdoulaye Wade qui a su imposer au sein de l’armée sénégalaise la diminution des exactions physiques et arbitraires contre les civils casamançais’.
Cependant, malgré cette gestion moins brutale qui est celle du chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, le Cercle des universitaires et intellectuels du mouvement séparatiste casamançais ne voit que deux issues pour l’Etat sénégalais dans le conflit qui l’oppose au Mfdc : ‘Soit, quitter la Casamance par les armes, ou encourager l’organisation d’un référendum d’autodétermination en Casamance.’ C’est pourquoi, le conseiller extérieur du Mfdc, selon les termes du communiqué, ‘refuse désormais de recevoir des émissaires de l’Etat du Sénégal pour discuter du confit opposant le Mfdc et la Casamance en lutte et le Sénégal et son gouvernement’. Et cela, pour une raison bien simple, selon Ameth Apakéna Diémé : ‘Nous estimons que l’Etat sénégalais connaît aujourd’hui toutes les revendications du Mfdc, après tant de contacts entre les deux parties à Paris.’
Ce que le Cercle des universitaires et intellectuels du mouvement indépendantiste casamançais attend désormais de l’Etat du Sénégal, c’est qu’il forme son équipe de négociateurs, ‘avec comme premier jalon, se donner un calendrier avec l’équipe du Mfdc afin de se retrouver à Genève et de démarrer des négociations pour une indépendance pacifique de la Casamance’. Aussi, prévient Ameth Apakéna Diémé, ‘nous n’accepterons pas que des religieux, quelle que soit leur confession, participent à la campagne de diversion dans laquelle le Sénégal cherche à entraîner le Mfdc’.
Au peuple casamançais, le Cercle des universitaires et intellectuels du mouvement séparatiste casamançais tient à signaler que ‘parmi les négociateurs casamançais, il n’y aura pas des gens qui ont déjà eu à collaborer avec l’Etat sénégalais dans le conflit’. Le leader de cette structure basée en Europe pense d’ailleurs que le Sénégal connaît bien ses interlocuteurs indépendantistes avec lesquels il doit négocier à Genève.
Mamadou Papo MANE
Walf