Lettre ouverte à Mr. le président de la République du Tchad Idriss Deby Itno.
En ce début de l'année 2011 pleine de promesses, j’ai l’honneur de solliciter, Mr le président, de votre haute bienveillance une amnistie à notre grand frère et oncle le général Tahir Guinassou.
En tant que citoyen apolitique de ce grand pays, j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt votre discours de vœux a' la veille de l'année 2011. L'an 2011 que vous appelez aussi l'an 1 de la renaissance se veut une année pleine de promesses, de paix, de développement économique, social et aussi et surtout de paix. Ces promesses qui s'inscrivent dans le cadre du programme d'action du gouvernement que vous dirigez, demeurent a' mes yeux louables pour tous les tchadiens sans distinction. Mais, Mr. le président, vous êtes convaincu comme tous les intellectuels tchadiens que ces promesses n'auront d'effet que lorsqu'elles sont transformées en actions concrètes sur le terrain. S'agissant de la politique de la main tendue et du pardon que votre gouvernement prône depuis une décennie, tous les citoyens lamda tchadiens comme moi attendent avec impatience sa mise en œuvre a' l'égard de responsables de la rébellion armée tchadienne récemment ralliés et qui croupissent a' la maison d'arrêt de Ndjamena.
Permettez moi, Mr. Le président de la republique, d’orienter ma requête en faveur de la libération du général Tahir Guinassou que j’ai eu l’honneur de le connaitre depuis belle lurette sans oublier bien entendu les autres prisonniers récemment ralliés la «légalité ». Plusieurs interprétations circulent autour de leur arrestation ainsi que leur condition de retour. Le général Tahir Guinassou, contrairement aux autres chefs ou responsables maquisards arrêtés, a décidé de rentrer au bercail sans aucune condition ni accord suite a votre politique de main tendue et de pardon, n’avait pas jugé nécessaire de s’entourer des garanties de sécurité et de quiétude et s’appuyant sur votre camaraderie et amitié historiques ainsi que sur les ralliements précédents. Je vous rappelle que quand vous aviez choisi le camp de FAN dans les années 1979 dans 10 tendances a’ cette époque, Tahir Guinassou était déjà votre CEMGA si je ne me trompe pas. Vous étiez toujours proches de Tahir Guinassou jusqu'à la sortie du général Mht Nouri. Vues cette amitié et camaraderie de longue date, j’espère que vous allez accorder votre grâce a’ votre frère et camarade de lutte Tahir Guinassou.
Au nom de tous les gaida, avec leur 2 chefs de canton historiques, mon oncle paternel Soukaya Allatchi Youssouf Djahaka Chelé aramimi et mon oncle maternel Tchou Hangatta Yosko Sougourou Heer Ababoumi, je vous demande de bien vouloir accorder l’amnistie a’ Tahir Guinassou pour confirmer votre politique de pardon et de réconciliation. Quelques soient les divergences politiques qui vous opposent ainsi que des actes posées en cours de guerre (une guerre civile que j’ai toujours condamnée), nous pensons qu’il est temps de tourner définitivement cette page douloureuse de l’histoire du Tchad. Ainsi nous vous demanderions de bien vouloir faire une paix de brave qui favoriserait le retour au pays des autres compatriotes encore réticents.
Depuis 1966 (création de la première rébellion armée, le Frolinat), les régimes qui ont succédé au pouvoir et leurs nombreuses rebellions respectives ne se font pas des cadeaux. Tout est rapport de force. Mais de nos jours (a’ l’ère de la démocratie), la force peut s’exprimer sur un bulletin de vote, pas seulement par la bouche des canons comme au 15eme , 16ieme, 17ieme et 18ieme siècle. Notre pays le Tchad a aussi connu 3 élections démocratiques. La 4ieme élection présidentielle aura lieu dans 3 mois. Ceci dit, si vous voulez avoir bcp des bulletins de votes durant cette élection historique de plusieurs tchadiens en général et de Gaida en particulier, essayez de libérer le général
Tahir Guinassou ainsi que les autres rebelles qui ont regagné la « légalité ».
Une petite parenthèse : Mr. Le président de la république, peut-être que vous ne pouvez pas me connaitre. En 1996, durant les premières élections du Tchad, j’étais le SG de la jeunesse du BET. Notre jeunesse vous a invité par le biais du DG de l’ONC de l’Époque Alhadj Maidé Hangatta ex préfet du Ouaddaï. Vous avez répondu a’ notre invitation en nous rendant visite dans notre siège au quartier Bendjedid Nord (dans la ville d’Abéché) vers 21h00. La jeunesse du BET, en tant que SG, m’a donné la parole pour vous parler de nos doléances. J’ai eu la chance de vous parler presque 15mn et vous avez fini par nous donner une aide de 5 millions de Fcfa. J’étais aussi en ce temps le président du Bureau de vote a’ AmLeyouna (une bourgade de 3000 habitants qui se trouve a’ 50 km de d’Abéché).
Par ailleurs, le Monde a changé depuis les années 1990 (fin de la guerre froide, chute du Mur de Berlin, dislocation de l’URSS, Démocratie dans plusieurs pays africains etc…). le président états-uniens est un noir (Ce qui était impensable il y’a quelques années). L’USA ne sont plus le shérif planétaire, la croissance économique s’articule a’ partir du pole métropolitain, l’économie payante est celle du savoir, le métissage culturel est aussi fertile qu’inévitable et l’Anglais est entrain de devenir la seule langue commune entre les diverses cultures mondiales et en Business. Bref, Mr. Le président de la république, si nous les tchadiens, nous voulons également suivre ce grand changement mondial et si on veut faire du Tchad un havre de paix, d’amour et du développement, oublions le passé et faisons une paix de brave. Avec la bénédiction du nouvel an et du cinquantenaire, veuillez, Mr. Le président de la république donner la grâce et l’Amnistie a’ tous ces gens qui ont ralliés avec accords ou sans accords.
Avant que j’oublie, cette partie de votre discours de la nouvelle année résume tout : « Dans quelques jours, nous allons célébrer le Cinquantième (50éme) anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance. Cette célébration, je la veux belle et éclatante. Je saisis cette occasion pour renouveler mon appel au pardon et à l’amour entre tous les Tchadiens et Tchadiennes. » .
Pour terminer, au nom des tchadien de la Diaspora, je vous dis Merci pour les mots suivants : « A mes compatriotes de la diaspora, je leur dis que notre pays est un vaste chantier qui a besoin de la force de ses fils et filles et qu’il n’y a de ce fait, aucune compétence de trop. Sachons travailler à l’unisson et dans la complémentarité pour porter le flambeau du Tchad toujours plus haut. » Mr. Le président de la république, le jour ou’ l’occasion se présente, nous de la diaspora nous seront prêt a’ relever les défis. Nous allons porter le flambeau du Tchad plus haut tel que demandé. Le peuple tchadien ne sera pas déçus. Merci une fois de plus.
Je vous prie d’agréer, Mr. Le président de la république, l’expression de mes respectueux sentiments et l’hommage de mon profond respect. Bonne et heureuse année 2011 et Bonne Cinquantenaire.
Fraternellement
Abakar Mahadjir
Québec, Canada.
www.enfantdutchad.com