Dans la capitale tchadienne, les victimes du régime d’Hissène Habré se sont réunies, ce samedi 16 juillet, pour une journée de prière. Un rassemblement qui avait été prévu avant les derniers rebondissements autour de l’extradition finalement annulée de l’ancien dictateur, du Sénégal vers le Tchad. L'occasion, en tout cas, pour les familles de victimes, de réclamer une nouvelle fois que justice soit faite.
Cent cinquante personnes environ avaient fait le déplacement dans la grande salle du ministère tchadien des Affaires étrangères. Les rangs étaient clairsemés. Maître Jacqueline Moudeina, l’avocate des victimes du régime d’Hissène Habré, attendait plus de monde. Mais selon elle, certains responsables religieux ont découragé les fidèles car évoquer Hissène Habré fait encore peur au Tchad. L’ancien président a encore des partisans et certains craignaient des représailles.
Un pasteur, un imam et un prêtre ont appelé, tour à tour, à la persévérance, à la réconciliation et à l’espoir. L’image de la lutte de David contre Goliath, celle du petit contre le fort, a notamment été évoquée. Le tout entrecoupé de chants et de musiques avec un orchestre, une chorale, et des femmes qui dansaient. Ce fut donc un moment de partage mais aussi l’occasion pour les victimes, directes ou indirectes, de témoigner des souffrances endurées entre 1982 et 1990 sous Hissène Habré. Des victimes comme François, par exemple, qui a été arrêté en 1988 puis torturé et qui ne peut plus se tenir debout ni marcher sans aide après les mauvais traitements subis dans les centres de détention du régime. Un autre raconte : « On dormait dans une cellule de 2 mètres sur 1,5 dans laquelle on était six ou sept. Pour dormir, nous nous rangions comme des sardines dans une boîte ».
Les autorités, elles, n’étaient pas représentées. Le ministre des Droits de l’homme avait pourtant prévu de dépêcher un représentant. Les victimes demandent donc au gouvernement de s’impliquer plus activement pour les aider à obtenir justice et réparation.
Source : RFI
Réaction du Blog
Vous avez bien lu ? "Cent cinquante personnes environ avaient fait le déplacement dans la grande salle du ministère tchadien des Affaires étrangères. Les rangs étaient clairsemés". Ce nombre inclut les "victimes", leurs parents, les droits de l'hommiste, les journalistes et tous les curieux en pareille circonstance.
C'est un désaveu cinglant, un démenti formel de ceux qui pendant des années font croire que le peuple tchadien a été martyrisé par le régime Habré. Rappelez-vous on nous a dit que le régime Habré a massacré 40.000 personnes et en a torturé 200.000 autres. Si vous ramenez ces macabres statistiques à l'échelle familiale africaine, vous obtenez pas moins d'un million de personnes directement concernées par ces violations des droits humains. Sans compter donc toutes les sensibilités humaines qui soutiennent instinctivement. Où est donc cette masse humaine annoncée ?
Je vous rappelle aussi que le régime Deby pilote toute cette cabale anti-Habré avec comme ouvriers Wade et son fils au Sénégal.
Hier comme aujourd'hui, Jacquelines Moudeina et sa bande de Kartchas n'arrivent toujours pas à mobiliser la population et ce malgré le soutien politique et financier du MPS et du clan Zaghawa. On veut nous faire avaler que 20 après HH fait toujours peur au Tchad. Quel triste constat !
La nouvelle donne, celle d'une justice internationale qui entendra tous les Tchadiens à qui on reprocherait quelque chose, a déjà fait son effet et beaucoup se sont brutalement réveillés ce jeudi 14 juillet 2011 par les déclarations de l'ancien Président HH. En effet, comme vous l'avez remarqué ci haut, les autorités tchadiennes se sont dérobées de la manifestation, laissant en rade Jacquelines et amis faire la fête (ils ont chanté et dansé !). Jacki explique que l'ancien Président est toujours très fort et a des soutiens solides dans son pays. Quel aveu d'impuissance ! Comment expliquez-vous cela Me Moudeina ? Comme on dit, la nuit aura beau duré, il finira par faire jour.
Mahamat Abakar