Le Comité des Nations Unies contre la torture somme régulièrement, en des termes incompatibles avec son statut qui fait de lui un simple organe de veille et d’alerte, le Sénégal à juger ou à extrader vers un autre pays l’ancien Président tchadien. Depuis deux ans, le Comité privilégie la Belgique comme la destination judicaire idéale à même de statuer sur le sort de celui qui est devenu, avec quelques autres Africains subsahariens, la cible préférée de tous ces organismes prétendument dévoués à la défense des droits de l’homme dans le monde.
L’Etat du Sénégal, quant à lui, est toujours soumis à un harcèlement honteux. Pourtant, il a assumé pleinement – bien plus que ne l’exigeait le droit – ses « responsabilités » dans cette affaire. Outre les poursuites judicaires, n’a-t-il pas, pour satisfaire les exigences de ses amis, imposé au Président Habré des mesures restrictives de sa liberté en violation totale et absolue de ses droits ? Sans même faire cas de la trahison emblématique de la parole donnée quant à l’obligation d’aide et de protection envers son hôte à qui il a librement, souverainement et en toute connaissance de cause accordé l’asile politique. Ce sont tous ces manquements graves que la Cour de Justice de la CEDEAO a précisément condamnés.