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ManifDeby.jpgLes Tunisiens ne décolèrent pas et maintiennent la pression sur le gouvernement du defunt régime Ben Ali qui cherche vaille que vaille à exister en maintenant des barons d'hier à certains  ministères dits de souveraineté. Le peuple perçoit cette attitude comme une manière de lui tronquer sa révolution et refuse de baisser la garde. L'ouverture entamée avec l'entrée de l'opposition dans l'équipe gouvernementale n'a  duré que le temps d'un jasmin. L'opposition a flairé la supercherie et a donc jeté l'éponge.

Certaines informations font état d'une montée en puissance des mouvements islamistes qui chercheraient à faire d'une pierre deux coups : faire disparaître le régime Ben Ali et remettre en cause certains acquis de la modernité tunisienne, particulièrement les droits de la femme. Ces informations sont très largement commentées dans les chanceleries occidentales qui soutiennent discrètement le Premier ministre Mohamed Ghannouchi à ne pas tout abandonner aux islamistes.

 

L'onde de choc tunisienne a fini par toucher bien d'autres pays. L'Egypte est le pays qui présente tous les germes du syndrome tunisien. Depuis quelques jours, ça gronde fort dans les grandes villes Egyptiennes comme Caire, Alexendrie ou Port Said. La police et les services de renseignements sont en alerte maximale et suivent de très près les organisations politiques, les frères musulmans et les jeunes (universitaires, lycèens, chomeurs). Les communications téléphoniques sont perturbées voire filtrées, Internet censuré. La révolution qui couvait sur les réseaux sociaux et via les SMS va vite se propager dans la rue. Cette restriction de la liberté de communiquer a mis le poudre au feu et contraint les Egyptiens à s'exprimer de vive voix. Depuis quelques jours, les rues ne désemplissent pas, les affrontements avec les forces de l'ordre sont quasi quotidiens, on comptabilise déjà 4 morts, plusieurs dizaines de blessés et des centaines de prisonniers. Les Egyptiens engagent ainsi un bras de fer avec le régime Moubarak et jurent de mettre fin à son pouvoir solitaire vieux de 30 ans et surtout d'écarter toute éventualité d'une probable succession monarchique au sommet de l'Etat. A suivre de près.

Au Gabon, Pierre Mba Obame, fort des révélations faites par Wikileaks qui lui attribuait la victoire à la dernière élection présidentielle face à Ali Bongo Odimba, n'a hésité de tester le modèle tunisien à Libreville. La tropicalisation n'a pas pris mais les autorités gabonaises ont tout de même tremblé de tous leurs membres et se sont ruées sur l'opposant qui s'est finalement refugié dans les locaux des Nations Unies après s'être auto-proclamé président légitime du Gabon.

La France qui mène la vie dur aux Ivoiriens sur la même question de la légitimité a vite réagi par l'intermédiaire de son ministre de la coopération qui a  apporté un soutien clair et sans faille du gouvernement français au poulain Bongo en déclarant que : "l'élection du président Ali Bongo Odimba ne souffre d'aucune contestation possible...". Quand la France soutient un Africain, c'est que cet Africain est contre l'Afrique.

Au même moment, en Cote d'ivoire, la même France prépare activement la guerre en usant de tous les moyens illégaux pour mettre en mal le pouvoir du président Laurent Gbagbo. Ce dernier, en  représaille du limogeage du Gouverneur de la BCEAO siège à Dakar, jugé pro Gbagbo pour avoir appliqué les textes, vient de requisitionner le siège de la même banque centrale à Abidjan. Les choses vont se compliquer davantage car certains pays comme le Burkina, le Mali et le Niger supportent difficilement le prolongement de cette crise ivoirienne.       

 

Le fou du Syrte, j'ai nommé Khadafi, vient de faire une entrée fracassante dans la crise ivoirienne. Le Colonel khadafi a ainsi déclaré : "il faut que les forces étrangères bombardent le palais de Laurent Gbagbo et s'il le faut le tuer même. Ils peuvent tout détruire, je m'engage à tout reconstruire...". Plus fou que celui-là, tu meurs serait-on tenter de le dire. Mais en réalité, celui qu'on appelle exagèrement le Guide Libyen n'est en réalité que la marionnette des Aémricains qui lui dictent la conduite à tenir et les limites à ne pas franchir. Wikileaks a revélé que Monsieur Khadafi collaborent activement avec les occidentaux contre AQMI, contre les Palestiniens et aussi contre les mouvements Touaregs au Niger et Mali.

Cette sortie malheureuse du plus vieux Dictateur de l'Afrique s'explique aussi par les positions tranchées du Président Laurent Gbagbo sur les politiques racistes et folkloriques de Khadafi. En effet, Gbagbo n'a jamais fait la queue pour tendre la main à Khadafi car il n'est pas pauvre et déshydraté. La CEN-SAD, ce n'est pas son truc, il ne supporte pas les caprices délirantes et humiliantes du fou du Syrte et garde ainsi toute son indépendance et sa dignité.

A l'Union Africaine, lors des débats sur la création des Etats Unis d'Afrique chers à Khadafi, Gbagbo déclare haut et fort : " ... si c'est pour les Etats unis de Khadafi, je n'en veux pas.". Suffisant pour être marqué au fer rouge et mériter même la mort.

Maintenant que le Roi des rois nègres a parlé, tous les obligés de la CEN-SAD doivent reprendre en choeur la litanie libyenne. Vous entendrez bientôt le Goumier Deby ou encore le vieux spermatozoïde Wade (surnom donné par Idrissa Seck) sur la question. Ils auront en face d'eux Jacob Zuma et tous les grands guerriers de l'Afrique australe au sommet de l'UA en fin janvier.

Au Tchad, le peuple est dompté et fait semblant d'être heureux, de vivre la paix et le développement. Certains Tchadiens qui se considèrent comme des intellos et haut cadres de l'administration se ridiculent parfois en public en évoquant la "démocratie" au Tchad et se trouvent même ébahis à la vue de quelques bâtiments de 3 étages. Mais à quel temps vit-on au Tchad ? Comment peut-on être si hypocryte, ignorant et indigne ?


La révolution tchadienne est en marche depuis plusieurs années, elle emportera inévitablement le régime Deby. Elle se fera militairement et sera très brutale. Février 2008 n'a été qu'un avant goût pour le clan Itno et leurs affidés. Le peuple tchadien ne les lâchera pas une semelle et parviendra un jour ou l'autre à les dégager du sphère de l'Etat. C'est certain, Dieu seul sait quand.

Tag(s) : #Politique
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