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Cote-divoire-drapeauLa Côte d'ivoire n'est pas un petit pays africain et cela il faut le savoir. Les Ivoiriens n'attendent pas grand chose de la France et n'éprouvent aucun complexe devant les occidentaux. Mieux, ils aiment leur pays et le montrent suffisamment bien pour que quiconque qui cherche à piétiner leur patrie apprendra à ses dépends.

 

Sur le plan politique, le régime Gbagbo n'a jamais caché ses ambitions pour une Cote d'Ivoire libérée des carcans de la Françafrique dans laquelle Houphouet Boigny et Henri Konan Bédié l'avaient entraîné des décenies durant. Chirac et Sarkozy ont tour à tour mené une lutte sans merci contre le régime Gbagbo. Mais en vain.

 

Sur le plan économique, la Côte d'Ivoire demeure le véritable poumon économique de la CEDEAO, particulièrement pour les pays de la zone Cfa. Quand le pays de Laurent Gbagbo éternue, c'est la zone UEMOA qui est grippée. Des pays comme le Burkina Faso, le Togo, le Benin, le Niger et même le Sénégal, tirent de très grands profits en Côte d'Ivoire. Le transfert de capitaux est estimé à plusieurs centaines de milliards par an. Par exemple, ils sont plus de 3 millions les compatriotes de Blaise Compaoré, autant de Toumany Touré et 600.000 d'Abdoulaye Wade qui travaillent chez Gbagbo. Cette réalité cruciale fait que ces ténors de la sous-région, d'habitude prompte à récupérer les évènements pour faire la une de l'actualité, se trouvent aujourd'hui contraints au silence et à faire profil bas. Vous n'entendrez jamais Abdoulaye Wade dire ses grossièretés sur la situation actuelle de la Cote d'ivoire. Comme ont dit chez nous : « Almi Hami ma liib coco » (les grenouilles ne sautillent pas dans l'eau chaude).

 

C'est ainsi que nous avons vu les seconds couteaux montés en première ligne. Annoncée avec beaucoup de bruit par la radio françafricaine, RFI, ouvertement positionnée pour la confrontation armée, l'arrivée des émissaires de la CEDEAO était plus conciliante que menaçante. Les trois chefs d'Etat ont d'entrée en jeu signifié leur opposition à cette pression injustifiée de la communauté internationale. Les chefs d'Etat du Benin, Capt-Vert et Sierra-Léone ont clairement déclaré qu'on les laisse régler ce problème entre Africains. Un terrible revers pour Sarkozy et sa radio de haine. Ils ont aussi affirmé qu'ils rejettent d'ores et déjà l'option militaire contre le pouvoir de Laurent Gbagbo.

 

Quelle marge de manœuvre reste t-il pour Ouattara ?

 

ADOPratiquement, les carottes sont cuites pour Monsieur Ouattara. Français et Américains ne sont plus sur la même longueur d'onde sur cette crise ivoirienne. Gbagbo charge la France et amadoue les Américains, ce qui irrite Sarkozy qui multiplie les gaffes : immobilisation de l'avion présidentielle, brouillage de la télévision ivoirienne sur le satellite, occupation de l'ambassade de Paris, etc. Le temps joue donc contre Ouattara bloqué avec son gouvernement fantôme à l'hôtel du Gulf.

 

Les émissaires de la CEDEAO sont partis sans rien laisser entendre. Ils seront de retour l'année prochaine, le 3 janvier 2011. Vriasemblablement ils n'auront d'autre choix que d'accéder à la proposition formulée par le camp Gbagbo à savoir mettre en place une commission internationale chargée d'examiner tous les problèmes soulevés lors du seconde tour et voire procéder au recomptage des voix. Une proposition juste et sincère qui permettra d'exposer tout au grand jour let de connaitre les résultats  réels de cette élection et cela en présence d'un parterre de personnalités et d'institutions indépendantes. Curieusement, cette démarche a été déjà rejetée par le camp Ouattara qui n'admet pas la mise en cause de leur victoire mais le réclame pour leur adversaire.

 

Une attitude très peu démocratique condamnée par la majorité des Africains et le reste du monde. En France aussi, des poids lourds de la politique comme Roland Dumas, ancien président du Conseil constitutionnel, montent au créneau pour dénoncer la scandaleuse ingérence française et apporter leur soutien à Laurent Gbagbo. Même son de cloche aux Etats-Unis où le Secrétaire d'Etat aux affaires africaines de l'époque Clinton est arrivé à Abidjan accompagné d'une forte délégation pour manifester son soutien à Gbagbo. C'est dire que l'année se termine bien mal pour le tandem Ouattara – Soro qui devront faire face à l'ultimatum lancé par Blé Coudé et les jeunes patriotes qui promettent de les déloger de leur bunker du Gulf dans les 72 heures. On verra bien si les casques bleus vont ouvrir le feu sur les jeunes Ivoiriens et surtout ce que dira Morino Campo, le procureur de la CPI. A suivre donc.

 

Au Tchad, la démocratie n'est plus de l'actualité.


Deby a chaudLes chefs de l'opposition se sont progressivement aplatis devant le Dictateur Deby. La politique de ventre, il n'y a que ça qui vaille désormais au Tchad. Quand en Cote d'Ivoire l'ONU s'accroche sur les décisions de la CEI, au Tchad, Deby remet  vulgairement en cause les décisions de celle-ci par une simple acclamation des mêmes opposants convoqués pour la circonstance.

 

L'anarchie a pris un tel ampleur que la grande République bananière tchadienne perd tous ses répères. Idriss Deby destitue son demi-frère Timane Deby par un décret présidentiel, comme s'il dégommait un Préfet ou un Gouverneur.

Le Sultanat de Dar Bilia est une fabrication de toutes pièces du régime MPS, il n'a pas d'histoire ni d'organisation structurelle traditionnelle permettant une certaine succession. On n'a pas eu recours à un décret pour désigner le successeur de Feu Alifa Mao ! Donc Deby étant le géniteur de cette organisation communautaire peut destituer et mettre qui il veut à la tête de ce « sultanat » de fçade et ce n'est  guère étonnant qu'il s'autoproclame lui même Sultan. Car, en définitive c'est une affaire interne à leur communauté et qui ne devrait concerner le reste des Tchadiens. Deby ne devrait donc pas user d'un décret présidentiel pour se faire roi. Mais  tout cela n'est point un fait anodin quand on sait Amdjarass c'est aussi le quartier présidentiel, que la toute petite communauté des zoulous est aujourd'hui la plus puissante politiquement, économiquement et militairement et que beaucoup d'autres sultanats du Tchad lui font constamment la cour. Il n'y a pas lieu donc de soffusquer ! Le meilleur est à venir avec Deby...

 

Tag(s) : #Ambénatna
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