Selon, les socialistes le désaveu des urnes, le 22 mars 2009, « à l’héritier présomptif par les électeurs de la Commune d’arrondissement du Point E et de la Ville de Dakar ont contrarié ses sinistres plans et l’ont contraint à changer de fusil d’épaule pour annoncer sa propre candidature et continuer ainsi à porter le combat d’un fils qui n’a pas le courage de s’assumer seul et d’assumer publiquement ses ambitions ». Et les camarades d’Ousmane Tanor Dieng de poursuivre : « à l’époque ce qu’il pensait, l’annonce de candidature inopportune, prématurée et indécente. Abdoulaye Wade n’en persiste pas moins pour autant dans sa volonté délibérée de violer notre loi fondamentale. C’est que pour lui et les siens, il n'y a pas d’autre alternative que de se perpétuer au pouvoir de façon dynastique pour espérer que leurs crimes économiques et financiers puissent rester impunis de la justice des hommes ».
A cet effet, les « verts » assimilent ce coup de comme au fond, « les manœuvres d’Abdoulaye Wade sont de la même veine que les agissements de l’ancien président Mamadou Tandia du Niger qui tentait de rallonger son mandat. Ses actes sont à inscrire parmi les crimes les abjects contre la démocratie et les fins qu’ils poursuivent sont, sans conteste, constitutifs de tentative de commission du crime de haute trahison justiciable de la Haute Cour de Justice ».
Recevabilité de la candidature de Wade
Selon les verts, la candidature du président Wade est inopportune pour l’élection présidentielle de février 2012. Elle est non seulement juridiquement irrecevable, mais elle est d’abord et avant tout moralement et politiquement indéfendable. Sur le plan juridique, le Ps avance « tous les juristes avertis dont les constitutionnalistes les plus émérites, assurent d’une même voix qu’une candidature de Abdoulaye Wade pour un troisième mandat n’est pas recevable. A cet égard, la lettre très explicite de l’article 104, traitant des dispositions transitoires entre la Constitution de 1963 et celle de 2001, ne laisse place ni à l’équivoque, ni à l’interprétation. Elle distingue nettement entre la poursuite jusqu’à son terme du mandat en cours, donc sa durée et toutes les autres dispositions de la Constitution, dont celle relative à la limitation à deux du nombre de mandats, qui, elles, sont d’application immédiate.
En bonne logique constitutionnelle, on peut concéder que la durée du premier mandat ne pouvait être remise en cause qu’avec l’assentiment du Président élu en 2000 parce que précisément le septennat avait déjà été préalablement octroyé sous l’empire de la Constitution de 1963 par le peuple sénégalais souverain et était par conséquent devenu un droit acquis ». Et de préciser « si le Constituant a jugé utile, opportunément d’ailleurs, d’apporter, relativement à la durée du mandat, cette précision qui devrait être, du reste, superfétatoire au regard au principe général de non-rétroactivité, c’est pour mettre en exergue l’application au « Président en fonction » de toutes les autres dispositions de la Constitution. Par conséquent, le pouvoir constituant de 2001 a stipulé sans ambages, à l’article 104 précité que la disposition limitative du nombre de mandats doit s’appliquer au « Président en fonction » et être décompté à partir de son mandat en cours, à l’instar d’ailleurs de toutes les autres dispositions et à la seule exception de la durée du premier mandat déjà entamé.
Telle est l’économie littérale des termes de la Constitution et toutes les considérations contraires servies par les préposés à la défense de l’indéfendable ne sont que grossières et vaines tentatives de sauver l’autorité déjà chancelante de Abdoulaye Wade, d’éviter la débandade dans son camp et de brouiller le jugement des Sénégalais ». Par ailleurs, « au delà de la lettre de la Constitution, les socialistes ont déclaré : « l’esprit même qui a présidé à son adoption en 2001, dans un contexte de dénonciation de la longueur de la présidence de ses prédécesseurs, par un nouvel élu donneur de leçons à souhait, excluait toute interprétation tendant à accréditer la thèse de la recevabilité à moins de vouloir réduire à néant la fin poursuivie par la nouvelle Constitution. »
Denise ZAROUR MEDANG
Sud quotidien