A l’occasion de la visite officielle qu’effectue sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc au Sénégal, les organisations de défense des droits de l’homme dont la ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH), Amnistie Sénégal et la Raddho ont publié un communiqué de presse pour demander au Président de la République M. Macky SALL d’intervenir auprès de son hôte chérifien sur l’affaire Alcaly CISSE.
Pour rappel, le sieur Alcaly Cissé, Président du Conseil Rural (PCR) de Diamacounda, a été accusé il y a quelques années par un homme d’affaire Saoudien pour lui avoir vendu plusieurs hectares de forêt dans la localité de Diamacounda. Le Saoudien, s’estimant roulé dans cette forêt sacrée, débarque à Dakar et saisit la Justice pour un préjudice évalué à 2,5 milliards de francs Cfa. Mais la justice sénégalaise tranche au profit de l’enfant du pays qui avait alors bénéficié d’une décision de relaxe en bonne et due forme.
Libre de toute poursuite, Alcaly Cissé avait retrouvé ses activités d’homme d’affaires crapule. Ce qui l’a conduit à bourlinguer un peu partout à travers le monde, confiant que l’affaire était enterrée puisqu’elle a été totalement vidée par la justice de son pays mais ignorant certainement qu’il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités saoudiennes.
Puis, au début du mois de septembre 2012, Monsieur Alcaly Cissé a été arrêté et emprisonné au Maroc où il séjournait pour cette même affaire d’escroquerie portant sur 2,5 milliards Fcfa et qui a fait l’objet d’une demande d’extradition de la part des autorités saoudiennes. Une requête que les autorités marocaines seraient prêtes à signer les yeux fermés selon un journal dakarois.
Suffisant pour que les Conseils d’Alcaly Cissé se fassent entendre. Ils craignent que leur client n’ait droit à un procès équitable. En raison de la charia, la Loi islamique qui risque de lui être appliquée dans toute sa rigueur si jamais il venait à être extradé en Arabie Saoudite.
Me Moustapha Diop dénonce, cependant, le mutisme des autorités sénégalaises dans cette affaire. « Comment après un jugement équitable au Sénégal, on peut encore arrêter une personne qui a déjà bénéficié d’une décision de Justice alors que le Sénégal respecte à la lettre ce genre de chose. Et ça y va de la crédibilité de la justice sénégalaise. », a-t-il tonné.
Puis Alioune Tine, Assane Dioma Ndiaye et consort montent au créneau et publient un communiqué de presse le vendredi 15 mars 2013, jour d’arrivée du Roi du Maroc à Dakar. Ils se rappellent de la bonne vieille « Autorité de la chose jugée » pour dénoncer vertement l’attitude du gouvernement marocain dans cette affaire Alcaly Cissé. Ils interpellent le gouvernement sénégalais et informent que cette affaire a été déjà jugée au Sénégal et qu’en vertu de la décision rendue par la Justice sénégalaise, aucun autre procès n’est possible.
Et nous voilà dans une autre affaire, affaire Hissein Habré où le même Alioune Tine et ses confrères droits de l’hommistes renient et piétinent depuis 13 ans la même « Autorité de la chose jugée » qu’ils ne veulent ni entendre ni évoquer. En effet, dans l’affaire Hissein Habré, sept (07) décisions de justice ont été déjà rendues en faveur l’ex Président Tchadien exilé au Sénégal depuis 23 ans mais en vain. Que faut-il donc comprendre ? Que faut-il en déduire ? A vous d’apprécier ce flagrant délit de deux poids, deux mesures venant des personnes censées faire la promotion des droits de l’homme et de la justice.
Pape Souleymane Ndiaye
Source : ledakarois.net