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Denis Allex, qui est toujours détenu par les miliciens d’Al-Chabaab près d’un an après son enlèvement et l’évasion un mois plus tard de son collègue et co-otage, apparait dans une vidéo postée par ses ravisseurs. Il y rappelle leurs revendications et supplie la France de s’y plier.

Quand soudain une vidéo nous ramène à une triste réalité. Celle de nos compatriotes pris en otages de part monde. Denis Allex est de ceux là. Enlevé le 14 juillet dernier avec son collègue Marc Aubrière dans un hôtel de Mogadiscio, ce conseiller français qui était en «mission officielle d'assistance auprès du gouvernement somalien», au moment de son rapt, est toujours entre les mains par des activistes de la milice Al-Chabaab. Une vidéo a été publiée sur You Tube mercredi par ses ravisseurs, via Al-Kataib, une officine de propagande liée à Al-Chabaab.

Le film est intitulé «Message aux Français». On y voit l’agent français vêtu d’une combinaison orange –similaire à celles que portent les prisonniers américains- lisant un texte en français. «Je suis victime de cette politique gouvernementale qui s’immisce dans les affaires intérieures des autres pays», introduit Denis Allex. «Al-Chabaab a fait part de ses revendications et n’a reçu aucune réponse (…) et c’est moi qui en paye le prix», poursuit-il. S’en suit une sorte d’interlude, avec des versets du Coran traduits dans un français douteux : «Lorsque vous rencontrez (au combat) ceux qui ont mécru frappez-en les cous. Puis, quand vous les avez dominés, enchaînez-les solidement. Ensuite, c'est soit la libération gratuite, soit la rançon, jusqu'à ce que la guerre dépose ses fardeaux. Il en est ainsi, car si Allah voulait, Il se vengerait Lui-même contre eux, mais c'est pour vous éprouver les uns par les autres. Et ceux qui seront tués dans le chemin d'Allah, Il ne rendra jamais vaines leurs actions.»

Les élections régionales passées au crible

Puis le Français reprend en listant les revendications des miliciens islamistes, qu’ils avaient déjà énumérées en septembre dernier. Les radicaux demandent «la cessation immédiate de tout support politique ou militaire au gouvernement apostat de Somalie et le retrait de tous ses conseillers en sécurité de la Somalie ; le retrait de toutes les forces croisées (AMISOM) en particulier celle du Burundi ; le retrait de toutes ses compagnies de sécurité présentes en Somalie ; ou encore le retrait de sa navale maritime des côtes somaliennes.» Ils exigent en outre «la libération des Moudjahidines prisonniers dans les pays.»

«Je demande au peuple français de tout mettre en œuvre pour ma libération», supplie Denis Allex dans séquence suivante. Il s’adresse à son «peuple, le peuple français, qui à travers le second tour des élections régionales du 21 mars, a fustigé la politique désastreuse du pouvoir en place». Et de se livrer à une longue analyse du résultat des régionales de mars dernier, sondages à l’appui –seule manière de dater à peu près l’enregistrement, à fin mars maximum.

«Je vous en supplie, faites tout votre possible»


«Vous comprendrez mon état d'esprit quand j’apprends que mon collègue, enlevé en même temps que moi, a été relâché, ainsi que les Français enlevés au Soudan et en Algérie», poursuit-il d’une voix monotone. «Ma famille me manque beaucoup et je voudrais rentrer au pays le plus tôt possible. Même s'ils ne me maltraitent pas physiquement, cela joue beaucoup sur mon état moral et psychologique. Alors, je vous en supplie, faites tout votre possible pour que le gouvernement accepte les revendications légitimes d’Al-Chabaab (…) je sens que leur patience est à bout.» Son collègue Marc Aubrière, auquel il fait référence, s’est en réalité enfui en août dernier.

Le groupe Al-Chabab Al-Mujahideen, qui signifie «Les jeunes prêts à se sacrifier», mène une guerre civile sans merci aux troupes du président somalien Charif Ahmed, un Islamiste modéré. Il est le principal mouvement de rébellion en Somalie, et est placé sur la liste américaine des groupes soutenant le terrorisme. La prise d’otage est un de ses moyens d’actions récurrents. Il n’hésite pas à pratiquer la lapidation, l'amputation et les exécutions publiques.

Tag(s) : #Politique
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