Chaque année, en France, environ 140.000 personnes sont victimes d'un accident vasculaire cérébral. Un dixième d'entre elles ont moins de 45 ans. Ces AVC constituent la troisième cause de décès chez les hommes, la deuxième chez les femmes, la deuxième cause de démence après la maladie d'Alzheimer et la première de handicap chez l'adulte. Actuellement, près de 400.000 Français vivent avec les séquelles d'un tel accident. L'AVC est à l'origine de plus d'un million et demi d'hospitalisations de courte durée. Son poids financier est important puisque les dépenses atteignent 8,4 milliards d'euros par an.
Une Journée mondiale lui sera consacrée demain, vendredi 29 octobre. Ce sera une nouvelle fois l'occasion de rappeler qu'il est possible de prévenir un grand nombre de ces accidents et que, lorsqu'ils surviennent, il est impératif d'agir très vite pour tenter d'en limiter les conséquences.
Chaque minute compte
L'accident vasculaire cérébral est un arrêt brutal de l'irrigation sanguine d'une partie du cerveau. Dans plus de 80 % des cas, il résulte de l'obstruction d'un vaisseau par une plaque d'athérome ou un caillot sanguin, ce qui réduit l'apport de sang dans la zone concernée. On parle alors d'AVC ischémique. Dans les autres cas, il est dû à la rupture d'un vaisseau, ce qui entraîne une hémorragie cérébrale. Il s'agit alors d'un AVC hémorragique.
En pratique, la survenue brutale d'une faiblesse d'un côté du corps, un engourdissement, la paralysie d'un membre ou de tout un côté du corps, d'une partie du visage, des troubles soudains de la vision, des maux de tête violents ou encore des difficultés d'élocution doivent alerter et faire réagir rapidement car ce sont les principaux symptômes d'un accident vasculaire cérébral. Toute personne qui remarque l'un de ces signes sur elle-même ou sur l'un de ses proches doit appeler rapidement le 15. Chaque minute compte car les traitements les plus efficaces (ceux destinés à dissoudre le caillot) ne peuvent être administrés que dans les premières heures suivant l'AVC. Or, actuellement, très peu de patients bénéficient d'une thrombolyse (qui réduit de 40 % le handicap).
Quand la tension baisse, le risque d'AVC diminue
D'autre part, il existe des moyens de prévention des accidents vasculaires cérébraux qui permettraient de sauver des vies et de limiter les séquelles neurologiques s'ils étaient davantage mis en application. En premier lieu, la lutte contre l'hypertension artérielle. "La meilleure manière de se prémunir contre l'AVC est d'abaisser la tension artérielle au-dessous de 140/90 millimètres de mercure et au-dessous de 130/80 pour les diabétiques", ne cessent de répéter les neurologues. Chaque fois que l'on réduit la tension de 10 millimètres de mercure, on baisse de 20 % le risque d'AVC. De plus, le traitement par statines des diabétiques ou des personnes ayant du cholestérol diminue le risque de 50 %. Enfin, il existe d'autres facteurs protecteurs comme une alimentation peu salée, grasse et sucrée, l'exercice physique, l'absence de surpoids et le fait de ne pas fumer.
Dans notre pays, un plan national d'action contre l'AVC a été lancé par Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé en avril dernier. Elle a alors annoncé que près de 134 millions d'euros entre 2010 et 2014 seront consacrés à ce plan. Il prévoit d'abord de développer les unités neuro-vasculaires ; leur nombre devrait atteindre 140 d'ici à la fin 2011, contre 87 actuellement. Autres objectifs : inciter la population à prévenir, dépister et traiter les facteurs à risques qui favorisent l'AVC, et réduire le risque de séquelles en apprenant à agir vite face aux premiers symptômes. Actuellement, moins de 20 % des patients arrivent à temps aux urgences pour pouvoir bénéficier du meilleur traitement.