Communiqué N° 4/C- CNCD/07/2011
Le CNCD alerte l’opinion internationale, les pays et organismes partenaires du Tchad, sur le sort des Tchadiens extradés du Soudan vers le Tchad.
Les mouvements politico-militaires, de même que les organisations des droits de l’homme, ont déjà à maintes reprises, alerté l’opinion quant aux menaces qui pèsent sur ces opposants tchadiens au Soudan.
Malgré cela, la chasse aux opposants tchadiens continue et le lundi 27 juin 2011, ce sont vingt-deux cadres politiques et officiers de l’opposition qui ont été transférés de force par avion de Khartoum à N’Djamena, en même temps qu’un nombre indéterminé d’ex-combattants et de civils acheminés par la route vers Abéché.
Il faut rappeler qu’après le rapprochement, en janvier 2010, des deux gouvernements soudanais et tchadien, les forces combattantes qui étaient basées à la frontière soudano-tchadienne, avait accepté de remettre leurs armes et les chefs politiques ont quitté le terrain en attente de pourparlers, en juillet 2010.
Depuis cette date, non seulement les autorités de Ndjamena font la sourde oreille aux différentes propositions de médiation, mais elles font pression sur le gouvernement soudanais pour harceler et traquer les membres de l’opposition tchadienne qui refusent de rallier purement et simplement mais réaffirment leur engagement pour une solution pacifique, à travers la négociation
Ainsi, des dizaines de personnes sont arrêtées et maintenues au secret. D’autres sont extradées illégalement par vagues successives. Des milliers d’ex combattants et cadres subissent un calvaire quotidien, à travers le territoire soudanais : sans ressources, sans aide alimentaire ou assistance médicale, et leurs papiers d’identité confisqués.
De même, l’accès aux locaux du HCR à Khartoum, leur est interdit et tous ceux qui se sont présentés pour se faire enregistrer comme réfugiés ont été systématiquement refoulés.
Le CNCD demande que:
· - La Croix Rouge et les organisations humanitaires soient immédiatement autorisées à rendre visite à ceux emprisonnés au Tchad et au Soudan et que les bureaux du HCR au Soudan procèdent à l’enregistrement des demandeurs d’asile.
· - Les gouvernements tchadien et soudanais s’engagent solennellement à respecter les principes humanitaires et les conventions internationales, notamment celles interdisant la tortures et les détentions extrajudiciaires, et engagent un vrai dialogue avec leurs oppositions respectives ; ce qui constitue la meilleure garantie contre les violences récurrentes et pour une véritable stabilité.
· - Le CNCD lance un vibrant appel à toutes les forces démocratiques pour une vaste mobilisation, en multipliant les démarches et les actions pour exiger la fin des politiques de répression et d’arrestations arbitraires.
Paris le 8 juillet 2011
Annette Yoram Laokolé
Coordinatrice du CNCD