Plus de 72 heures après l’enlèvement de masse de 129 jeunes filles dans un lycée de Chibok, au nord-est du Nigeria, leurs parents ont décidé d’agir face au manque de résultats des autorités pour retrouver leurs enfants.
Ainsi les familles des lycéennes qui seraient toujours détenues par Boko Haram, ont entrepris d’organiser elles-mêmes des recherches, n’hésitant pas à fouiller elles-mêmes la région du rapt. « Certains de nos parents vont jusqu’à ratisser la brousse », a ainsi déclaré la directrice du lycée à l’AFP. Certaines familles se seraient également cotisées pour acheter du carburant pour les véhicules participant aux recherches.
Le porte-parole des armées a indiqué vendredi que les recherches se poursuivaient avec l’aide de milices pro-gouvernementales et de chasseurs traditionnels.
Les forces nigérianes reviennent sur leurs déclarations
Déjà critiquée pour sa gestion de ce kidnapping inédit, l’armée nigériane a fait marche arrière vendredi et a reconnu que la majorité des 129 lycéennes enlevées lundi dans leur lycée de Chibok étaient toujours portées disparues. L’armée avait en effet prétendu mercredi que seules huit des lycéennes enlevées étaient encore retenues, et que les 121 autres avaient été libérées. Une affirmation contredite jeudi par la directrice du lycée, et par des autorités locales, qui affirmaient que seules 14 lycéennes avaient retrouvé la liberté. « A la lumière du démenti de la directrice du lycée, le quartier général de la Défense souhaite s’en remettre aux déclarations de la directrice et du gouverneur sur le nombre de lycéennes toujours portées disparues et retirer cet élément d’une déclaration précédente », a ainsi déclaré le général Chris Olukolade, porte-parole des armées, dans un communiqué publié vendredi, selon l’AFP.
Mais le chiffre de 14 lycéennes libérées fait cependant débat au sein même des autorités locales. Le responsable de l’éducation de l’Etat de Borno est ainsi revenu sur ces déclarations vendredi, affirmant que ce sont au total 30 lycéennes qui se seraient finalement soustraites aux mains des insurgés de Boko Haram. « A ce stade, nous avons la garde de 30 filles », a-t-il déclaré. Une divergence de chiffres qui s’expliquerait par le fait que 16 lycéennes s’étaient réfugiées chez elles le jour de l’attaque, en plus des 14 déjà données comme libres.
Selon un responsable de la sécurité, les lycéennes auraient pu être enlevées dans le but de servir de boucliers humains, esclaves sexuelles ou servantes.
Source : afrik.com