Décidement au Tchad les décisions de l'Etat ou du moins de ses ministres sont constamment piétinées. En effet, juste après leur présentation et après une semaine de travail à la mairie de Ndjamena, voilà que la mission de Contrôle général et de la moralisation de l'Etat soit sommée de tout abandonner et regagner leurs bureaux au Ministère.
Si aujourd'hui Mme la Maire de la ville de Ndjaména se permettait de traîter les contrôleurs de "petits agents insolents" et de clamer haut et fort qu'elle les chasserait de sa commune à chaque fois qu'elle jugera nécessaire, demain ou dans un futur très proche, elle devrait sérieusement s'inquiéter pour ses arrières car, la gestion de la manne financière débloquée pour les festivités du cinquantenaire du Tchad commence à grincer des dents et à couler beaucoup de salives. Bientôt la presse écrite en fera son chou gras. D'ailleurs, ce matin même, devant ses collegues, la Dame Mbailemdana a tenté de se justifier sur ces rumeurs mais en vain. Imaginez qu'elle réponde un jour devant les contribuables que nous sommes ?
Il est de notoriété publique et surtout municipale qu'une bonne partie du budget débloqué pour l'organisation du cinquantenaire du Tchad a été détourné. Cela ne fait l'ombre d'aucun doute. Mme Mbaïlemdana a attribué des marchés de gré à gré à des particuliers et a fait payer des bons de caisses fictifs sans compter le nombre de chèques qu'elle a émis par sa simple et seule signature pour retirer des millions de francs sur le compte "Embellissement" logé à Ecobank.
A titre d'exemples, des marchés financés par les subventions du FER (780.000.000 F Cfa pour 2010) ont été entièrement attribués à une société au nom de "Hygiène Tchad" dirigée par trois personnes pratiquement incontournables à la Mairie de Ndjaména, il s'agit des sieurs Khalid Mahamat, Fouzar Mahamat et Issa senoussi. Aussi invraisemblable que cela puisse appraître, "Hygiène Tchad" a fourni pour la Mairie de Ndjaména du carburant représentant un chiffre d'affaire de 1,5 milliards de francs Cfa. On s'interroge toujours sur ce qu'on a pu bien faire avec ce carburant.
L'aménagement des espaces verts, le curage des égoûts et autres travaux de voiries ont été réalisés par les ouvriers et avec les engins et les bennes de la Mairie mais curieusement facturés à d'autres entreprises (deux commerçants) qui ont non seulement surfacturés les travaux qu'elles n'ont jamais effectué mais mieux, elles sont passées deux fois à la caisse car ces entreprises ont été payées aussi bien par le FER que par la Mairie. Du jamais vu !
La Mairesse a vite grimpé les escaliers pour accéder au cercle des intouchables de la République. Elle doit cette ascenssion à la première dame Mme Hinda Deby Itno qui préfère plutôt conjuguer avec les femmes du Sud du pays, jugées plus dociles et moins rapporteuses (gawalines). De là, une véritable mafia s'est organisée et a pris contrôle de la mairie de Ndjaména. Des marchés importants sont attribués à des proches parents et des amis mais jamais exécutés.
Soulignons l'incroyable imposture qui a consisté à réintégrer des voelurs et autres bandits de grands chemins démasqués et jetés en prison il y a seulement quelques mois. Ce sont les complices de l'ancien Maire Mahamat Zene Bada dont le comptable Barembaye et le falsificateur de factures Oumar Sarmadji. Ce sont donc des faussaires notoires, aujourd'hui des fournisseurs exclusifs de la Mairie qui raflent 70 % des marchés. Tout le monde est donc à nouveau rassemblé et uni pour desosser la Mairie de Ndjaména. C'est le scandale du cinquantenaire ! Mais qui est derrière ?
Outre Mme Hinda Deby Itno, Mme Mbaïlemdana procède à un lobbiyng large et intense qui toucherait un peu toute la bande de racailles que compte le régime Deby. On se demande bien quelle vitrine Ndjaména sera t-elle pour l'Afrique centrale ? Déjà, notre capitale est la plaque tournante de la drogue dure, des faux billets, de trafic d'armes, de la prostitution et évidemment du Sida.
Par Mahamat Allamine