Nous savons que le Tchad ne remplit plus les critères essentiels d'un Etat africain, entendez par là un Etat qui fonctionne avec une organisation minimale et des moyens matériels, financiers et humains toujours insuffisants. Un Etat qui cherche vaille que vaille à progresser, à gérer les maigres ressources pour mieux faire. Mais chez nous, depuis l'avènement du MPS, l'administration tchadienne ne cesse de s'enfoncer dans l'informel par manque de cultures de ses nouveaux dirigeants mais aussi par la paresse et l'hypocrisie de certains de ses valeureux cadres qui trouvent là une occasion de fournir peu d'effort et d'en profiter au maximum, complices actifs des bandits en col blanc de la République. Aujourd'hui, on est à -1m du sol, tout le monde s'étouffe et s'agite pour sortir de ce gouffre, ce merdier dans lequel nous patogeons et sommes nombreux à avoir directement ou indirectement contribué à créer de toutes pièces.
De la promotion des médiocres, on est passé à la promotion des voleurs. Les exemples ne manquent pas. Vous volez de centaines de millions de francs, vous êtes arrêté et incarcéré pendant quelques mois (si vous n'êtes pas un Itno ou Zaghawa), votre nom de famille est dans la bouche de tout le monde pendant un certain temps et puis vous êtes libéré sans aucune procédure administrative, sans aucune décision de justice, sans aucune explication. Vous regagnez votre domicile où vous recevez tout heureux les félicitations de vos parents, amis et connaissances. Quelques semaines plus tard, vous êtes promu à un poste à responsabilité aussi important que le précédent. Les exemples sont nombreux. On raconte que certains voleurs recevaient une douzaine de plats bien garnis par jour en prison, ce qui faisait la joie des géoliers qui ne tardent de sympathiser leur permettant ainsi des largesses incroyables (téléphones, visites, alcool, etc.). Mme Mariam Attahir s'offrait même le luxe de recevoir sa tresseuse qui lui faisait même du hénné en prison.
Hors mis bien entendu les Itno et autres Zaghawas, Mahamat Zène Bada est en passe de devenir le voleur de la République le plus médiatisé. En effet, le sieur est récidiviste dans le détournement de deniers publics. Depuis la Sonasut de Banda à la direction des projets présidentiels en passant par la CENI, le ministère de l'intérieur, la Mairie de Ndjaména, etc., l'homme n'a jamais hésité quand il faut piocher dans le sac. Son seul malheur est qu'il ne soit pas Zaghawa, sinon il aurait tout dévalisé.
A la Mairie de Ndjaména où son passage a été décrié, l'homme a laissé un trou de près de 6 milliards de francs. Libéré après 4 mois d'emprisonnement, Deby le nomme à la présidence comme Directeur des projets présidentiels. Un poste juteux même si les finances sont aux mains d'un Zaghawa. Mais cela n'empêchera Monsieur Zène Bada de commettre un autre forfait de taille. On parle cette fois-ci de 2 milliards de francs. La colère du Dictateur Deby montre que le petit frère de Maldom a dépassé les limites. Conduit manu militari devant Deby, les mains menottées, Mahamat Zène Bada n'a pu convaincre son mentor de son innocence, ce dernier lui reproche en réalité plus que de l'argent. Les échanges entre le Président et le Prisonnier rapportés par certains confrères sont tout à fait fantaisistes. La réalité est ailleurs, nous ne tarderons de la connaître.