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Ces derniers temps ,  alors que toute l’opinion se focalise sur la marche de la révolution libyenne qui  s’intensifie de plus en plus pour déraciner l’une des plus  cruelles dictatures au monde,  les autorités de Khartoum quant à elles, en mal de stratégie politique pour parer à toute éventualité de ce qu’il est convenu d’appeler « le Tsunami de la liberté » ,  trouvent l’occasion bien indiquée pour détourner le regard de leurs populations en inventant  de toute pièce un scénario digne de leur comédie nauséabonde.

Il s’agit de l’affaire d’un prétendu  accord  signé entre l’opposition armée tchadienne et les groupes rebelles du Darfour que ne cesse de se délecter une certaine presse soudanaise, porte voix des services des renseignements soudanais. La question qu’on aimerait savoir pourquoi,  s’acharnent elles contre une opposition tchadienne qu’elles ont déjà dit, dans un passé récent, désarmée, dispersée  voire envoyée comme colis au dictateur  de N’djamena  à l’occasion du jubilé de cinquantenaire ?


En tout cas, le ridicule n’existe point dans le vocabulaire du Congrès National Soudanais, véritable repère  des gourous, incapables de traiter les maux dont souffre la société soudanaise  et semblent désigner un bouc émissaire sur lequel des charges non des moindres ont été déjà  imputées.


L’on se rappelle qu’en septembre 2010, au moment où les services de renseignements soudanais procédaient au démantèlement de différentes bases de la résistance nationale sur leur territoire et qu’un nombre des combattants ayant refusé de céder tentaient  d’y quitter,  le journal « ALintibah » a produit un article bidon  pour accuser les dirigeants de l’opposition armée d’avoir conclu un accord avec le MJE de Khalil Ibrahim afin de  cheminer ensemble.


Une  telle diffamation ne saurait émaner d’un journal  qui n’a aucun  respect au principe élémentaire de la déontologie des métiers de presse !


Depuis la  semaine passée, la presse soudanaise ne s’arrête pas de nous faire abreuver de ses bourdes. Elle relate que les rebelles du Tchad et ceux du Darfour font cause commune  et  que leurs troupes se  trouvent désormais dans un même endroit, car affirme t- on qu’il ya déjà un acte signé entre les deux parties.


Quelle intox  ignominieuse diront les gens avertis? Au niveau de la résistance nationale, cela est à mettre au compte des plaisanteries de mauvais goût  très connues dans le milieu de nos ex partenaires.


L’on ne s’étonnera jamais assez  lorsqu’un jour les dites autorités diront que la résistance nationale tchadienne serait une branche d’Al-Qaïda !  


En réalité, derrière cette fausse information, se cache une intention de campagne des autorités soudanaises  visant à séduire  ou  à convaincre le régime dictatorial du  MPS  dans le but de replonger  ou bien d’élargir le mandat des forces mixtes pour,  semble-il tenter avec le concours du Tchad  , contenir les offensives militaires de la rébellion darfourie qui se multiplient ces derniers  moments   dans la région.


Reste donc  du côté  du  régime despotique de N’djamena, apparemment essoufflé par les dépenses faramineuses dues à la prise en charge et à l’équipement de ses éléments dans cette opération militaire  associée, de prendre en compte ou non les gesticulations de  son  voisin  qui, à vrai dire, a perdu son self control.


De toute façon, les autorités soudanaises n’auraient du pas se rabaisser  jusqu’à vouloir dénigrer leurs anciens alliés qui ont choisi l’option de la violence non pas du fait de hasard mais c’est parce qu’aucune issue pacifique n’a été facilitée par le pouvoir de N’djamena pour résoudre la crise sociopolitique qui sévit dans leur pays.

 Procéder à un tel lynchage médiatique suppose une volonté manifeste des autorités soudanaises tendant à vouloir  verser de l’eau sur les rares étincelles de la résistance qui continuent de scintiller encore et toujours. Ne sont elles pas satisfaites pourtant de tout ce qu’elles ont fait déjà assez à la résistance nationale ?  


Après avoir rompu officiellement avec celle-ci et contraint certains de ses chefs et  cadres au départ pour divers horizons, d’autres confinés à Khartoum dans un humiliant état de galère et une dizaine d’entre eux  en taule sans visite ni communication, les autorités soudanaises ne sont elles pas en train d’engager une bataille ouverte à travers leur presse contre les reliquats de l’opposition armée ? Sinon difficile d’expliquer la rage de leurs attaques gratuites. Quoi qu’elles en fassent, l’espoir du changement au Tchad reste et restera d’actualité et les tchadiens ne baisseront jamais les bras devant la compromission de leur destin  commun par la clique mafieuse et criminelle au pouvoir depuis vingt un ans.


Aujourd’hui, ce qu’elles refusent de comprendre  c’est qu’au lieu de crier haro sur une opposition suffisamment affaiblie par l’irresponsabilité de ses dirigeants et aussi par leurs calculs machiavéliques, les autorités de Khartoum  doivent  d’abord répondre aux attentes de leur propre  peuple qui ploie dans la misère avec la flambée de prix de denrées de première nécessité, du transport et le chômage croissant des jeunes diplômés. Elles doivent combattre les inégalités sociales ambiantes dans ce qui reste de leur pays après l’autodétermination du sud  et  s’atteler à stopper le drame  du Darfour  dans lequel  leurs responsabilités furent clairement établies par la communauté internationale avec à la clé un mandat d’arrêt de la CPI lancé à l’encontre de leur chef suprême.


Elles doivent enfin -et si c’est possible- dresser une « muraille » contre l’impitoyable  vent du nord qui emporte tout sur son passage sans laisser le moindre vestige de chaque dictature usée.


Ahmat YACOUB ADAM

Combattant de la Résistance armée.

 

 

Tag(s) : #Politique
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