Il fallait les voir, rassembler, rigolant pour un oui ou pour un non à la moindre idiotie clamée par le chef des cérémonies présidentielles, le griot présidentiel, le fameux Nourredine. Arrêt sur image d'une classe politique en pleine déchéance, sans repères et préoccupée avant tout par ses petits intérêts, pendant que de milliers de tchadiens en RCA sont dans le désespoir le plus total.
Jamais dans l'histoire contemporaine des communautés tchadiennes n’ont été autant massacrées à l'étranger. Pas de réactions encore moins de protestations officielles depuis bientôt 15 jours que durent les massacres d'hommes, de femmes et d'enfants tchadiens à la machette. Et bien sur, aucune journée de deuil national n'a été décidée et pourtant le régime a usé et abusé de décrets instituant des journées de deuil à chaque décès de personnalités, ou même récemment à la suite de la mort des soldats tchadiens au Mali.
Faut-il comprendre que les Tchadiens en RCA sont des citoyens de seconde catégorie ?
Le gouvernement tchadien n'a même pas crée une commission pour les accueillir, prendre leurs doléances en termes de pillages de leurs biens pour demain les défendre et exiger une indemnisation. Préoccupés qu'ils étaient tous à aller à Bongor pour célébrer à leur façon, il est vrai, leurs mauvais résultats perpétuels. A cette occasion d’ailleurs, on n'aura surtout vu les N’djaménois à Bongor plutôt que les Bongorois accueillant le pouvoir MPS.
Il est consternant de constater qu'il a fallu une nouvelle escalade dans la violence touchant les militaires tchadiens de la MISCA pour que le gouvernement tchadien par la voix du PM sorte de sa léthargie pour faire une déclaration molle et tournant autour du pot, sans poser des actes clairs dans son devoir de protection de ses ressortissants établis à l'étranger.
Est-ce aux Tchadiens qu'on va apprendre la fameuse théorie "d'intervention militaire pour défendre et protéger ses ressortissants " agitée par la France pour agir quand cela arrange ses intérêts économiques ?
Le gouvernement tchadien confronté à sa propre gestion calamiteuse et son ingérence dans les affaires politiques d'un pays voisin, préfère mettre la tête dans le sable, se taire et sacrifier les milliers de tchadiens. Et pourtant, c'est ce régime qui les a mis dans ce pétrin et, est quelque part responsable de leur cruel destin. Voilà ce que l'on récolte quand la politique d'un régime est de servir de mercenaires sur tous les fronts de la françafrique. Le plus triste dans cette affaire, c'est la haine que suscitent, aujourd'hui, les tchadiens dans la sous région.