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Après plus d’une décennie d’intervention en matière d’Appui au Développement au Tchad, les résultats du Bureau de la Coopération Suisse sont aujourd’hui plus que décevants. Le népotisme, le favoritisme, le clientélisme, le copinage, la pratique d’influence, la torture morale et psychologique sont monnaies courantes dans cette institution. Le fonds des contribuables suisses destinés à soutenir les efforts des communautés tchadiennes à répondre  à leurs besoins vitaux est détourné par une mafia Suisso-tchadienne. Celle-ci est créée et entretenue par Sabine Schenck, ex coordinatrice du Bureau de Coopération (BuCo), aujourd’hui cette dernière occupe une place importante au sein de la Direction de Développement et de la Coopération sis à Berne.

Fort d’une longue expérience
à la tête du Programme de Développement Régional - Kanem (PDR-K, 15 ans de service), je tiens à attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur les gabegies perpétrées par les responsables anciens et actuels de cette institution. Mon intervention se focalise sur les problèmes que nous avons vécus dans notre PDR – Kanem surtout dans sa gestion financière et administrative.

 

Les Planifications

 

Les planifications du PDR - K ne sont jamais approuvées à temps et si elles les sont acceptées, les virements bancaires sont volontairement retardés. Cette situation a pour conséquence le non respect des engagements pris avec les partenaires ruraux, la non réalisation des activités, la perte de crédibilité de l’équipe et la démotivation des personnels. Ceci entraîne le détournement des objectifs  principaux de travail à d’autres fins. Ces stratégies ont été conçues et mises en pratique au temps de Sabine et poursuivies par l’actuel Directeur résident.

 

Les formations des partenaires


Dans les activités du PDR – K, les formations des partenaires (comités de scolaire, association locale, les groupements, les producteurs etc.) occupent une place prépondérante. Malheureusement, toutes ces formations planifiées dans la phase 3 au profit des ceux-ci ont été bloquées par le BuCo sans raison valable et les fonds alloués ont été détournés et utilisés à d’autres objectifs pour satisfaire leur égoïsme personnel.

 

La logistique

 

Dans le cadre de l’autonomisation, le PDR Kanem a planifié dans sa phase 3 le remplacement de son parc automobile (4 voitures) non seulement ceci n’a pas été exécuté, mais l’argent a été utilisé par le BuCo sans donné des explications à l’équipe du PDR – K. Donc, le PDR part en autonomie avec un parc vétuste.

 

Les détournements

 

Les objectifs de travail sont souvent détournés par le BuCo pour accomplir des aspirations individuelles.  A titre d’exemple, les auditeurs ont décelé en 2007 des anomalies dans les dépenses effectuées au BuCo au profit de 7 Programmes de Développement de Régional. Un gap de 82 millions par PDR a été imputé sur leurs comptes respectifs sans pièces justificatives. Malgré ce constat, aucune mesure n’a été prise pour corriger la situation (audit 2006- 2007).


En fin de phase 3, l’équipe avait 350 millions que le BuCo les a utilisé sans nous donné des justifications.
Les travaux des ouvrages réalisés par l’ECAT (Entreprise, Conseil, Appui Technique) dans la région  du Kanem ne répondent à aucune norme de construction. De même, les procédures d’attribution des marchés échappent à toutes les règles des marchés publics en vigueur. Ce qui est étonnant aucun contrôle, aucune garantie, aucune réception des ouvrages, aucun suivi et évaluation n’ont été effectués.

 

 

Il convient de préciser que l’ECAT avant de devenir une entreprise privée était un projet de construction des ouvrages antiérosifs destiné à la population rural. Sa  privatisation pour le compte de Sabine et ses valets leur permet de bénéficier de tous les privilèges. Cette structure d’origine mafieuse appuyée et financée par le BuCo bénéficie des gros marchés avec carte blanche, sans concurrence et sans contrôle d’exécution des travaux.  Profitant de la couverture de la coopération suisse, l’ECAT  ne s’acquitte pas de ses obligations fiscales vis-à-vis  de l’Etat tchadien et ses prestations sont souvent de qualité médiocre.

Outre cela, le budget et les matériels de certains projets sont détournés au profit de l’ECAT par exemple le fond destiné pour le renforcement des capacités du Projet T57 (projet censé contrôlé l’ECAT) ont été gérés par cette entreprise.

Pour détourner l’attention de l’opinion nationale et internationale, l’équipe actuelle de la Coopération suisse diffuse des images caduques et montées de toutes pièces réalisées depuis 2002. Ces reportages diffusés en boucle à la télé Tchad ne reflètent pas la réalité du terrain. Par exemple, les outils tels que le bidon verseur, les fermes base vie et la charrette à 4 roue ont été abandonnés depuis longtemps par les partenaires ruraux.

 

Une approche inadaptée

 

L’approche d’intervention utilisée comme outil de développement : « développement par le  rêve » introduit par Sabine Schenk est inadapté au contexte local, pourtant l’actuel Directeur ne veut entendre aucun critique envers celle-ci. Il se trouve qu’il n’a pas le choix dans la mesure où, tout est dicté par la «déesse Sabine » depuis Berne.

Rappelons que les équipes ont rejeté cette approche lors de l’atelier tenue à Chibou en 2005 (atelier autoévaluation animé par un cabinet Suisse).

 

Les personnes ou équipes qui se sont prononcées de manière objective par rapport à l’inefficacité, l’inadaptabilité de cette approche sont harcelés, chassés des programmes régionaux, persécutés et reçoivent des pressions psychologiques et morales. 

 

L’évaluation des programmes

 

Les évaluateurs externes sont recrutés sur la base des relations de Sabine S. Ils sont en général subjectifs, la preuve, lors de l’évaluation du PDR Kanem des auditeurs composés de  Aliou de l’APESS Garoua, de Koumba issue du réseau APESS du Burkina et de Jacques Mivelaz se sont basés sur un seul village pour évaluer un programme de 15 ans en une demi-journée.

Avant de venir au Tchad, ces consultants ont été briffés par les ex-coordinatrices du BuCo, donc c’est une mission téléguidée qui n’a servi qu’aux commanditaires.

En ce qui concerne les audits de gestion et formation, un seul cabinet à savoir KMC est toujours désigné pour l’exécution et en plus ce même cabinet se permet d’animer des ateliers sur les formations sur le processus d’autonomisation.

 

Le népotisme et le  favoritisme au Bureau de la Coopération

 

Les directives de la DDC en matière de gestion du personnel stipulent que les personnes ayant un lien de parenté jusqu’au  8ème degré ne doivent pas travailler  dans la même structure de la DDC. Or nous avons la grande surprise de constater que le fils du Directeur résident, monsieur Julien Moret est nommé comme administrateur système en remplacement d’un tchadien professionnel en la matière. Il s’est avéré  que le fils du directeur ne dispose pas des aptitudes physiques et les qualifications requises pour exercer convenablement les tâches qui lui ont été  assignées. Par contre des employés nationaux ont perdu leurs emplois à cause de cette disposition réglementaire.

 

Par ailleurs, certains employés (surtout les membres du réseau de Sabine S.) ayant des engagements professionnels avec l’Etat, travaillent sur la base d’un contrat à durée indéterminé à la Coopération suisse, c’est - à - dire qu’ils perçoivent deux salaires à la fois. Cette situation est connue et entretenue par le BuCo depuis longtemps, afin de permettre à fidéliser les employés concernés, ce qui est contraire aux textes en vigueur de la fonction publique du Tchad.

 

A l’égard de tous ces constats nous recommandons ce qui suit :

 

Au gouvernement tchadien

 

- de s’impliquer davantage dans le suivi et évaluation des programmes régionaux appuyés par la Coopération Suisse et en particulier celui du Kanem ;

- d’engager des audits indépendants en vu de faire la lumière sur la gestion passé et présente du PDR Kanem ;

- d’évaluer la pertinence des centres de formations professionnelles qui sont souvent à titre de base vie pour les employés ;

- d’arrêter la diffusion des mises en scènes des images erronées ;

- d’interpeller les responsables du BuCo pour avoir sciemment privilégier certains employés et surtout pour avoir couvert l’ECAT ;

- de proceder au contrôle pour detecter les doubles emplois  et les faire rembourser le fond détourné;

- d’attirer l’attention des hautes autorités tchadiennes qui complotent avec ces malfaiteurs en défendant les intérêts de ceux-ci et non l’intérêt général.

 

À la confédération suisse


- nous demandons à la
Confédération Suisse de reprendre toutes les évaluations afin de faire la lumière sur le fonds des contribuables suisses destinés au développement de la région du Kanem ;

- d’engager des personnes de bonne moralité et compétente ;

- de démanteler le réseau de Sabine et de poursuivre les coupables ;

- d’attirer l’attention des responsables suisses du BuCo qui sont en déphasage avec les nobles missions que la DDC leurs avait confié ;

- de prendre au sérieux la mauvaise gestion du BuCo au Tchad, parce qu’il y a eu d’autres interventions que la mienne.

 

En termes de conclusion à la présente intervention, je dirais malheureusement que le fonds de contribuables suisses destinés à soutenir les efforts de nos communautés à se développer est détourné par Sabine et ses acolytes malfrats.

Tag(s) : #Ambénatna
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