La prétendue écrasante « victoire » d’Idriss Deby, à l’élection présidentielle et législative au Tchad qui avoisine un score de 100% des voix, est un scandale grossier.
Une véritable honte pour tous tchadiens qui aspirent à la démocratie républicaine. Mais ce n’est pas tant la victoire de Deby qui déconcerte, que la manière de se faire plébisciter.
Difficile de lire dans les intentions du président Idriss Deby Itno, dont le projet semble contradictoire. Il veut renforcer le parlement, dit-il, donner de la voix à l’opposition, mais à travers son dispositif gouvernemental, il donne l’impression d’avoir l’emprise, la mainmise sur le maximum de domaines et dossiers.
La désignation par « consensus »de M. Haroun Kabadi à la tête du parlement nous apparaît fort inquiétant, car cet homme est connu par sa moralité douteuse, il est toujours prêt à faire allégeance et subir les injonctions de son patron. Il est aussi et surtout un faire-valoir d’un pouvoir décrié et décadent. Il n’est pas exclu que M.Kabadi fasse un sale coup contre notre peuple.
Comment peut-on comprendre que cet homme à peine sorti de prison, soit désigné comme Président de l’Assemblée nationale, la plus haute instance de la république ?
Même si nous ne doutons pas de ses compétences, mais confier à Haroun Kabadi l’Assemblée nationale, suppose une véritable insulte à notre peuple.
Sa propulsion à la tête de l’Assemblée nationale, présage un risque réel de nouvelle manipulation éhontée de la constitution visant à distraire les tchadiens en tripotant malicieusement certains articles clés.
Ce constat nous amène à réfléchir que le pays se dirige vers une « monarchisation » du pouvoir ? L’avenir nous le dira !
Il nous est permis de remarquer aussi ces derniers temps avec l’intronisation d’Idriss Deby comme sultan, les appellations telles que : son Excellence ou Président, ont laissé place à Sa Majesté, son Altesse et autres termes de considération monarchique.
En dépit de tout cela, tout patriote tchadien aimant son pays, n’a aucune raison de se laisser aller au pessimisme et au fatalisme.
On dit généralement que tout peuple mérite son dirigeant. Mais il est admis aussi que personne ne peut venir faire le bonheur du peuple tchadien à sa place. Alors, il faut se réveiller !
Il est temps que le peuple tchadien sorte de sa torpeur pour oser affronter son destin, revendiquer l’amélioration de son sort et le respect de ses droits fondamentaux.
Quant aux serviles, aux opportunistes de tous poils, aux hommes liges politiques des minorités ethniques, ils doivent savoir que le jugement de l’histoire sera implacable contre eux.
Abdelmanane Khatab