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Des participants au Forum social mondial de Dakar déçus de l’organisation de la manifestation ont regretté " l’absence d’unité d’action et l’organisation chaotique" de la manifestation qui a été clôturée à Dakar, vendredi dernier.
Parmi les déçus interrogés par le site Rue89, Marie une étudiante de 24 ans venue de la France par la route, qui déplore que "chacun est dans son coin, il n’y a aucune unité d’action !".
"L’argent de l’organisation a été très mal utilisé, il a servi à payer des billets d’avion et des hôtels. A la fin, je ne cherchais même plus à trouver pendant des heures les salles des conférences", a-t-elle dit, ajoutant toutefois qu’elle a profité des bonnes rencontres du Forum.
Quelque 50.000 personnes venues de 123 pays du monde entier, ont pris à cette 3-ème édition du FSM où des centaines de débats, ateliers ont été organisés et beaucoup d’organisations internationales y ont pris part.
L’organisation "chaotique et l’absence de réelle structure auront beaucoup frustré les participants qui avaient du mal à trouver la bonne salle pour une conférence". Comparé à l’édition précédente accueillie par la ville de Bombay en Inde, ce forum 2011 a désarçonné par "l’inexistence, la plupart du temps, de véritables programmes", indique un participant.
Jeff, informaticien de 32 ans arrivé tout droit de Chicago en avion, habitué des Forums sociaux depuis six ans a fait savoir que " l’université Cheikh Anta Diop où s’est tenu le Forum, n’a pas pu donner les salles pour les conférences à temps".
"Et les participants se sont trouvés mélangés à des étudiants en pleins cours qui n’avaient rien à voir avec l’événement altermondialiste", dit-il déplorant que "les universitaires pour la plupart ont été prévenus à la dernière minute du Forum, qui devait à l’origine être organisé pendant leurs vacances scolaires".
"Ils avaient été nombreux à manifester trois semaines avant l’événement pour dénoncer leurs conditions d’études et d’hébergement", a-t-il indiqué.
Des participants ont noté pour s’en désoler la méconnaissance du Forum social par de nombreux Dakarois et des tensions entre participants marocains et saharouis durant la manifestation ayant duré six jours.
"Les tensions et l’absence d’organisation n’ont pas empêché les centaines de stands et de commerces ambulants de fleurir un peu partout sur le campus de l’université", dénoncent les participants qui font savoir que le Forum a pris parfois "des allures de foire marchande".
Une ambiance de grand marché africain qui n’a pas beaucoup séduit Iskander, 24 ans, un participant venu de France en stop. Toutefois, les membres ou représentants d’organisations semblent véritablement y avoir trouvé leur compte, grâce à la création de réseaux internationaux d’échanges et de communication et "la grande présence des femmes reste l’un des point très positif et encourageant de ce Forum".
C’est aussi le cas des organisateurs qui sont satisfaits de la mise en avant ‘’de deux grands sujets : la lutte des paysans contre l’accaparement des terres et les migrants’’.
Et si le FSM n’a pas apporté ‘’des solutions concrètes à ceux qui étaient venus en chercher’’, il aura eu le mérite de donner de l’élan et de mettre en contact beaucoup d’altermondialistes africains et du monde entier.