Ces derniers jours, la ville de Faya a enregistré des pluies diluviennes d'une rare intensité. Du mémoire des hommes, jamais la ville de Faya n'a enregistré autant de précipitations qui ont occasionné des inondations et des dégâts matériels très importants. Plusieurs dizaines de maisons se sont effondrées et un nombre indéterminé reste menacées d'effondrement.
Face à une catastrophe naturelle d'une telle ampleur, le gouvernement tchadien a curieusement pris tout son temps pour réagir et venir au secours des populations sinistrées de Faya. La Télé-Tchad ne s'est pas gênée d'informer que l'aide humanitaire libyenne était la première à arriver aux populations de Faya. C'est très révèlateur quand un pays voisin se préoccupe des problèmes des populations plus que les autorités du pays. Cette action confirme ce que nos confrères de ZoomTchad écrivaient il y a quelques mois : « … Deby a abandonné le BET à Khadafi; il s'est engagé auprès de lui de n'effectuer aucun investissement, à encourager aucun projet de développement. Le BET doit rester tel quel et pour se tourner toujours vers la Libye... ». Il y a lieu de rappeler ici les 30 milliards de francs Cfa promis par Deby pour la ville de Bardaï et qui sont restés lettre morte malgrés les appels de pied incessant de Monsieur Goukouni.
Idriss Deby débarque finalement à Faya pour constater les dégâts et apporter son "réconfort" aux populations sinistrées. Lors d'une réunion avec les autorités administratives, militaires, religieuses et coutumières de Faya, le Président Général Deby demande à ce que les populations abandonnent la ville de Faya, se réfugient dans les alentours le temps pour que l'Etat puisse raser, damer et reconstruire en lieu et place une nouvelle ville.
Inutile de vous dire que cette proposition du Président Général Deby a eu l'effet d'un tonnerre dans le ciel de Faya. Pendant un bon temps, tout le monde cogitait pour savoir si Deby n'est pas dans seulement dans sa bouteille. Mais non. C'est ainsi que le Cheikh TOLDJEI, chef de canton de la communauté Anakaza, monte au créneau et rejette, sans appel, la proposition présidentielle. Informé, Idriss Deby entre dans une colère noire et convoque illico presto le Cheikh pour lui annoncer en personne sa suspension à la tête de la chefferie. La tension est montée d'un cran. L'entourage du Cheikh n'a pas réagi mais reste ferme sur ses positions.
A suivre...