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Gbagbo_khorogo2.jpgLaurent Gbagbo à son arrivée à Korogho où il est emprisonné


"Nous avons envoyé avec l'Onu un message symbolique extrêmement fort à tous
les dictateurs. Nous leur avons indiqué que la légalité, la démocratie devaient être respectées et qu`il y avait des risques pour ceux qui ne le faisaient pas", ces propos sont de Monsieur François Filllon, Premier Ministre Français.
 
Le tout nouveau ministre Français des affaires étranges, Alain Juppé, abonde dans le même sens. "La chute de Laurent Gbagbo est une «bonne nouvelle» pour les Ivoiriens, mais aussi «pour la démocratie» dans la dizaine de pays africains qui vont connaître des élections dans les mois à venir (notamment le Nigeria, la RD Congo, le Liberia, Tchad), a déclaré Monsieur Juppé.
 
Ces déclarations n'ont suscité aucune réaction digne, de la classe politique africaine, ni de l'opposition, ni des tenants du pouvoir. Les internautes et autres commentateurs de l'actualité africaine sont restés silencieux pour la plupart. Aucune analyse et commentaire sur différents blog africains. C'est une triste constatation. Les Africains ne sauront jamais lire entre les lignes face à un événement aussi dramatique. Nous n'avons pas inventé d'écriture et nous ne saurons jamais lire, même si on nous a apporté l'écriture. Les Africains ne savent pas lire parce qu'ils lisent dans les langues qui ne sont pas les leurs.

Le message de la France est pourtant très simple à lire et à comprendre : il s'agit d'un signal fort, envoyé à tout chef d'Etat Africain qui aurait l'outrecuidance de se rébeller contre la Françafrique, cette politique esclavagiste et anachronique du 21e siècle . Tout contestataire sera déposé par les forces spéciales françaises. Beaucoup d'Africains, ignorants et cancres jusqu'à en mourir, ont applaudi et ri aux éclats lorsque les hélicoptères bombardaient la résidence de Laurent Gbagbo. Aucun dirigeant Africain n'a élevé le ton contre cette intervention décidée sur un simple coup de fil du Secrétaire général des Nations Unies à Sarkozy, alors que dans d'autres pays comme la Syrie, on attend avec impatience un accord du Conseil de sécurité des Nations Unies pour intervenir.

En Côte d'Ivoire, ONU et Licorne sont intervenus, dit-on, pour protéger les populations civiles. C'est une plaisanterie de mauvais goût. Depuis quand les Blancs cherchent à protéger la vie des Noirs ? On a complètement anéanti militairement Laurent Gbagbo parce que ses armes sont utilisées contre les populations civiles. Dans le même temps, en Syrie, il y a un carnage : des chars tirent sur des populations civiles. Mais silence radio de la communauté internationale. On trouve diverses raisons pour ne pas intervenir en Syrie afin de protéger les populations civiles. Pendant ce temps, il y a une cible facile : Kadhafi. Les opposants de Kadhafi sont reconnus à Paris comme les seuls représentants légitimes du peuple libyen. Sur quelle base repose cette reconnaissance ? Pourquoi les rebelles Tchadiens n'ont jamais été reconnus comme tels, c'est-à-dire, seuls représentants légitimes du peuple tchadien ? A Dieu peut-être, d'apporter les réponses à ces interrogations. Et pourtant, rebelles Tchadiens et rebelles libyens, combattent les dictatures !

La réponse est pourtant très simple : Déby est docile avec la France la "Communauté internationale", alors que Kadhafi ne l'est pas. C'est tout simplement là que se trouve le péché du "guide"Libyen. Autre position étrange : Kadhafi, par la voix de son fils, a promis de faire couler des rivières de sang en Libye. L'Union Africaine n'a pas réagi à ces propos. Pire, l'Union Africaine a demandé l'arrêt des raids aériens sur Tripoli. Mais cette Union Africaine, a été inexistante lorsque les hélicoptères bombardaient la résidence de Gbagbo. C'est ici que j'ai honte d'être Noir Africain. Car, je ne comprends pas comment les Noirs Africains peuvent garder le silence devant les bombardements de la résidence de Gbagbo, et élever la voix quand on bombarde une personne qui a promis de faire couler des rivières de sang en Libye ? La réponse n'est pas difficile à trouver : Kadhafi a bien arrosé financièrement l'Union Africaine et les dirigeant Africains. D'ailleurs, l'Union Africaine est une création de Kadhafi en réaction à l'Union Européenne. On avait l'OUA par le passé. C'est lui qui a demandé que l'on rebaptise l'OUA, Union Africaine. Ce changement de nom est même intervenu à Tripoli. Tout un symbole. Le silence des dirigeants Africains devant les bombardements de la résidence de Gbagbo est aussi une réponse claire à la réaction des autorités françaises : "oui, Sarkozy, nous te dirons toujours, "oui Monsieur", car nous voulons bien rester au pouvoir".

 
Le blog de Makaila, très actif pendant la chute de Laurent Gbagbo, a totalement refermé la page sur la Côte d'Ivoire depuis que son pote, Ouattara, est sorti vainqueur de la guerre grâce à la France. Les exactions, la chasse aux sorcières, l'hôtel du Golf transformé en un camp de torture, les personnes brûlées vives... tout cela n'émeut pas notre blogueur de Makaila qui ne veut plus entendre parler de la Côte d'Ivoire.

Réaction étrange quand on s'autoproclame défenseur des Droits de l'Homme. Makaila ne rate pas une rencontre à Dakar qui parle des Droits de l'Homme. Et pourtant il est question des Droits de l'Homme en ces moments critiques en Côte d'Ivoire, mais l'homme ne dit rien sur les violations des Droits de l'Homme commises sous Ouattara. Idem de son mentor d'Alioune Tine. On ne l'entend plus depuis que Ouattara a pris le pouvoir. Monsieur Tine a disparu de la circulation. Jadis très actif sur le dossier ivoirien, accusant Gbagbo d'avoir confisqué le pouvoir, monsieur le droit de l'hommiste est, en ce moment, comme Charles Blé Goudé : introuvable.

Devant les exactions des hommes de Guillaume Soro (il faut le dire parce que, en réalité, Ouattara n'a pas d'hommes Ivoiriens), on ne dit absolument rien. L'assassinat de Ibrahima Coulibaly laisse indifférent les droits de l'hommiste africains. Tout s'explique pourtant : une association comme la RADDHO est financée depuis la France. Du coup, cette organisation s'aligne sur les positions des dirigeants Français. C'est exactement à ce jeu que se livre Makaila, disciple d'Alioune Tine. Mak, ne parle plus de la Côte d'Ivoire. Je persiste et signe : son blog a été acheté par Ouattara pour entrer dans la danse. Monsieur a nié de telles accusations, mais les faits sont têtus. Makaila a fait comme les médias français : silence radio, on tourne la page sur les atteintes des Droits de l'Homme en Côte d'Ivoire dès que Gbagbo est renversé. On ferme les yeux sur tout.

 
La période des élections est venue au Tchad à point nommé. Pas besoin d'être dans les secrets des dieux pour savoir que Déby allait rester au pouvoir. Le message fort envoyé depuis Abidjan a été compris par Idriss Déby depuis février 2008. Il faut dire "oui monsieur" aux Français pour rester au pouvoir en Afrique. Car, auparavant, les éliminations étaient indirectes. Avec le temps, c'est l'élimination directe. Ce sont les forces spéciales françaises qui se chargeront désormais du sort des récalcitrants. C'est l'application du Code Noir sous Louis XIV : tout Noir qui gifle un Blanc et passible de peine de mort. Gbagbo a osé gifler le Blanc, la réaction a été immédiate et disproportionnée. Mais revenons au Tchad. Makaila, dans son illogisme, approuve et soutient l'intervention française en Côte d'Ivoire, mais quand il s'agit du Tchad, il semble remettre en cause l'attitude de la France face à la volonté d'Idriss Déby de s'accrocher au pouvoir. Cher Makaila, si tu soutiens Ouattara, tu es obligé de soutenir Idriss Déby. C'est une question de logique ! Sinon, tu es certainement soudoyé ! Sûr et certain. Autrement dit, tu n'es plus crédible quand tu affirmes que tu luttes contre le pouvoir dictatorial de Déby.
 
Un autre cancre Tchadien, du nom de Daniel Hongramngaye, depuis son N'djaména sans eau ni électricité chez lui, a approuvé l'intervention française en Côte d'Ivoire pour renverser Gbagbo, mais semble s'indigner devant le maintien de Déby au pouvoir par la France. Vraiment il faut être cancre pour réfléchir de cette façon. Aux cancres, il faut fournir une explication très simples : Laurent Gbagbo a toujours dit : "la souveraineté de la Côte d'Ivoire, je ne la négocie pas". Il a de tout temps remis en cause les attitudes de l'Elysée. Cette nouvelle façon de faire la politique était une perche tendue à tous les Africains épris de paix et de la volonté d'indépendance et de souveraineté, pour se débarrasser de la politique esclavagiste de la France. Mais non. Quand le doigt montre la lune, Daniel Hongramgnaye regarde le bout du doigt. Laurent Ggbagbo a tous les défauts qu'on peut lui reprocher. Mais les autres Africains avaient beaucoup à gagner avec sa façon de faire la politique, face à la France. Mais personne ne l'a compris.

 

Aujourd'hui, avec cette intervention française en Côte d'Ivoire, nous sommes repartis plusieurs siècles en arrière, pratiquement au temps de la traite négrière. Mais le silence est toujours d'or. Avec les élections au Tchad, il faut remarquer le silence des opposants qui ont lancé un appel au boycott. Le problème n'est pas de lancer un appel au boycott. Sinon c'est très simple. Boycott ou pas, Déby restera au pouvoir parce que l'invisible "communauté internationale" le veut ainsi. C'est ça le problème. Il faut rappeler qu'en 2008, Déby a eu la vie sauve, in extrémis, grâce à l'intervention française. Mais ce fait, les Tchadiens l'ont déjà oublié. L'internaute Hongramngaye nous a dit que si Déby reste au pouvoir, c'est la faute aux Tchadiens et non pas à la France. Et pourtant, les Tchadiens ont risqué leur vie en 2008 pour faire changer les choses. Mais la France a tout fait, par sa puissance militaire, pour imposer Déby aux pauvres Tchadiens que nous sommes !

 

A savoir pourquoi l'opposition tchadienne, comme toute autre opposition africaine, reste silencieuse face à la politique esclavagiste de la France, voici la réponse. En 2005, j'ai pris part à la fête de l'huma à Paris. Pendant un atelier portant sur la politique française en Afrique, j'ai posé la question à Aminata Traoré, l'ex-ministre malienne de la culture. Je lui ai demandé comment elle explique le silence des opposants notamment Noirs Africains sur la politique désastreuse de la France en Afrique, la dame a fourni cette explication : les opposants eux aussi, espèrent arriver au pouvoir un jour. Pour le faire, il faut faire allégeance à la France. Critiquer la politique de la France, c'est signer signer sa mort politique.  C'est ce qui explique le silence des opposants Tchadiens comme Kamougué, Yorongar ou Kebzabo, les boycotteurs, face à la politique désastreuse de la France. Même à un âge avancé, Kamougué ne dit rien parce qu'il espère toujours être président du Tchad avant de mourir, alors que nous communs des mortels savons qu'il ne le sera jamais !
 
En conclusion, tous ceux qui ont salué hier, l'intervention française en Côte d'Ivoire pour permettre à Ouattara de prendre le pouvoir, n'ont rien compris et donc n'ont rien à dire sur le maintien de Déby au pouvoir au Tchad.
 
A bon entendeur, à bientôt !
 
BELEMGOTO Macaoura

Tag(s) : #International
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