Le Président de l'UFR, Monsieur Timane Erdimi est toujours détenu quelque part dans une prison de Khartoum. Certaines rumeurs ont annoncé sa libération sous caution, mais il n'en est rien. Cependant, d'intenses tractations sont engagées par l'entourage de Monsieur Erdimi pour sa libération prochaine.
Cet événement a démontré une fois de plus combien la division est profonde à l'Est du Tchad. Nous sommes surpris par l'indifférence caractérisée de ses camarades de lutte qui gardent le silence face au malheur qui frappe leur compatriote.
Certains mouvements volent au secours des étudiants au Congo mais préfèrent la boucler sur le sort d'un autre compatriote pourtant si proche. L'UFR, bien que désarticulée et cliniquement morte, n'est pas encore officiellement enterrée. A ce titre, on est encore plus étonnée par l'absence de réaction de la cellule de communication. Monsieur le Porte-parole unique se mure dans un silence assourdissant. C'est vraiment désolant.
Revenons à Timane pour dire que son malheur n'est pas exclusivement politique. En effet, le président de l'UFR qui est aussi celui du RFC doit beaucoup à des commerçants Soudanais. Ces derniers ont trouvé en la rébellion tchadienne un marché florissant. Chaque mois, les chargés d'achats des différents mouvements approvisionnent en divers produits alimentaires (riz, farine, thé, lait, sucre, cigarettes, boeufs, moutons, …) les troupes de la rébellion. Les achats ne se faisant toujours pas au comptant, les arriérés se sont accumulés avec les années. Sans omettre que les chargés d'achats se sucrent à leur tour en inventant mille et une astuces pour retarder les paiements.
Pour Timane Erdimi, l'ardoise du RFC + UFR s'est alourdie et se chiffrerait aujourd'hui à près de 2 milliards francs Cfa ! Les commerçants Soudanais ayant appris la décision concernant la rébellion tchadienne, se sont naturellement inquiétés pour leurs sous. Ils se sont rués sur leur gouvernement qui les a gentiment conseillé à porter plainte pour rentrer dans leurs fonds.
Cette hypothèse, si jamais elle se confirme, risque d'affecter les autres mouvements qui, chacun à son niveau, avaient eu pratiquement le même traitement avec les fournisseurs Soudanais.
Pour les autorités soudanaises, c'est une occasion en or pour faire d'une pierre deux coups. Vu le contexte actuel, elles feront tout pour mettre la main sur le trésor de guerre que se sont constitués les chefs de la rébellion tchadienne grace aux finances soudanaises et aussi leur créer des ennuis judiciaires pour les perturber dans leur éventuelle résistance voire les bloquer sur place.
L'affaire Timane Erdimi est une humiliation de plus pour la rébellion tchadienne. Elle risque de présenter un développement désagréable et ternir son image déjà bien salie. Sachant que le même motif peut être reproché aux autres responsables de la rébellion, il est impératif pour ces derniers d'accorder leurs violons. A défaut, ils seront cueillis les uns après les autres comme des fruits murs. A ce niveau, Il n'y a pas de doute, les Soudanais ont suffisamment montré qu'ils jouent à fond la carte Deby-MJE.