Par ces quelques lignes, nous voudrions mettre en évidence et porter à la connaissance de nos compatriotes le glissement dangereux qu’opère l’Ambassadeur actuel du Tchad à Genève quand il est mis face à ses responsabilités au regard de ses devoirs et des attentes de la population tchadienne, face aux dysfonctionnements de sa gestion et à ses insuffisances vis-à-vis des défis actuels du Tchad. C’est aussi l’occasion de rappeler aux hautes autorités du Tchad qu’il est judicieux qu’elles prennent en compte les apports constructifs des tchadiens de tous bords quels que soient les canaux d’informations qu’ils utilisent, sans se laisser charmer par certains manipulateurs et déformateurs des faits ; ce qui compte avant tout ce sont les intérêts et l’avenir du Tchad.
Rappelons d’abord que, suite au constat des dysfonctionnements de la représentation diplomatique du Tchad à Genève, nous avons émis – à l’échelle interne – des critiques objectives et constructives en vue de l’amélioration du fonctionnement de l’ambassade et de sa contribution au développement du Tchad. Face à l’absence de dialogue interne malgré nos multiples efforts, nous avons été amené à rédiger un article intitulé « Quelles reformes pour une diplomatie de développement au Tchad ? », qui a été transmis au ministère tchadien des relations extérieures et posté sur les différents sites Internet tchadiens gouvernementaux et non-gouvernementaux, tout en respectant le droit de réserve du diplomate.
Cet article a été fait dans l’unique souci de contribuer à redynamiser la diplomatie tchadienne et à susciter un débat tchado-tchadien sur le fonctionnement et l’efficacité de nos représentations diplomatiques, conformément aux priorités du Tchad et à la nécessité de son développement. Au lieu de cela, nous avons été démis de nos fonctions suite à des ruses et manipulations par ceux qui ont interprété cet article comme une éventuelle menace pesant sur leurs carrières, qui ont usé de notre soi-disant connivence avec la rébellion armée pour berner les autorités compétentes dans l’unique but de nous faire taire. Ces renards oublient que nous faisons partie des cadres techniques, dont l’un des rôles est de relever ce qui ne fonctionne pas bien et de proposer des solutions en vue d’une amélioration.
Au lieu de maintenir le débat au niveau des dysfonctionnements et de l’amélioration de nos représentations diplomatiques, l’ambassadeur du Tchad à Genève a transformé cela en une confrontation personnelle, à la fois sur le plan administratif et sur le plan privé. Fidèle à notre éthique, nous choisissons de rester sur le plan des dysfonctionnements pour mettre en exergue le fait que, animé par ce désir de confrontation personnelle, ce représentant diplomatique a piétiné intentionnellement les règles élémentaires de l’administration dans l’unique souci de faire du mal.
A titre indicatif, depuis mi-juin 2009, il a usé de divers moyens pour nous mettre dans une situation délicate face aux autorités administratives suisses en recherchant l’annulation de nos titres de séjour. Ce qui est étonnant, c’est qu’il a entrepris cela sans nous en informer et avant même l’aboutissement de la procédure administrative d’application du décret présidentiel (N° 594/PR/PM/MRE/2009 du 3 juin 2009) mettant fin à nos fonctions. Il est ainsi sorti du cadre réglementaire de l’administration, ignorant le fait que tant que la procédure est en cours nous restons administrativement rattaché à l’Ambassade du Tchad à Genève. Même les documents administratifs auxquels il a apposé sa signature montrent que les démarches qu’il a entreprises depuis mi-juin auprès des autorités suisses sont administrativement et juridiquement infondées. Par cela, il n’a fait que révéler au pays hôte ses insuffisances dans la maîtrise des procédures administratives, tout en nuisant à l’image du Tchad.
Cela est révélateur d’une certaine incompétence et de l’état d’esprit qu’elle induit. Pour ne pas encourager le renouvellement, le renforcement et la perpétuation de ce genre d’attitudes au sein de nos représentations diplomatiques – qui, en passant, engagent le Tchad et les tchadiens, nous avons entrepris les démarches administratives nécessaires auprès des autorités compétentes pour faire corriger les erreurs qui ont été commises. Si ces erreurs persistent et que cela s’avère nécessaire, d’autres démarches qu’administratives sont envisageables. Nous espérons que les autorités tchadiennes sauront faire face aux ruses et manipulations, et qu’elles feront respecter l’esprit des règles et procédures administratives dont elles sont garant.
Au-delà de la fonction instituée du représentant diplomatique qu’assurent nos ambassadeurs, tout tchadien reste un ambassadeur de son pays dans sa vie quotidienne. Par ses pensées, ses sentiments, ses élans de désir et d’action, il reflète implicitement ou explicitement l’image de son pays. De ce fait, nous nous devons de participer à l’effort déjà déployé par de nombreux tchadiens pour rehausser l’image du Tchad et contribuer à son développement. C’est dans cet esprit que nos articles sont rédigés et que nous allons les poursuivre.
Talha Mahamat Allim.
Genève, Suisse