Depuis l’arrivée de Deby au pouvoir au début des années 1990, la région de Dar Tama est perçue comme un bastion de la subversion rebelle. D’abord, avec l’entrée en opposition armée de Mahamat Garfa en 1994, puis celle de Mahamat Nour à partir de 2005. Dès lors, Deby - machiavélique - entreprend la destruction systématique du Dar Tama.
D’abord, en jouant la carte ethnique en s’appuyant notamment sur des milices créées à cette occasion pour juguler la contre-insurrection d’où une politique de la terre brûlée et de dépossession de leurs biens et des terres agricoles…
Ensuite, en attisant les divisions au sein de la communauté Tama elle-même, en dressant les uns contre les autres. C’est ainsi que Deby, après avoir retourné son ex-opposant Mahamat Garfa, va l’utiliser pour accomplir ses besognes en destituant le sultan du Dar Tama par décret présidentiel. Celui-ci est remplacé par le propre frère de Garfa. Devant l’émoi provoqué par cette destitution, Deby nomme le frère du sultan destitué, Brahim Mahamat, Secrétaire général du gouvernement. Entre temps, le Conseil Constitutionnel annule le décret présidentiel destituant le sultan du Dar Tama qu’il remet à ces fonctions. Vexé, Deby fait arrêté celui-ci, révoque son frère Brahim Mahamat de son poste de Secrétaire général du gouvernement. Et pour attiser encore les divisions intestines au sein de la communauté Tama, Deby s’apprête à nommer l’autre frère de Garfa (Souleyman Garfa) comme Secrétaire général du gouvernement.
Par Ahya Amine