L’arrivée de Mr Timane à la tête de l’UFR a été ressentie par les uns comme une douche froide tant au sein de l’opposition de l’Est que dans l’opinion nationale tchadienne, pour d’autres moins sceptiques, espérant voir le régime de Déby tomber sans combat comme l’a souvent repété Timane s’il devenait Présidnent de l’opposition. Paradoxalement, le seul cercle qui a accueilli cette nomination avec soulagement c’est le clan Déby qui trouve qu’avec ce cheval à la tête de l’UFR, les chances de voir l’opposition atteindre son but se rapprochent de zéro.
Un regard rétrospectif sur le parcours de Timane nous permet d’analyser l’etat d’esprit de l’homme, son comportement, sa moralité, le sentiment qu’il porte pour le Tchad......... et ce que les tchadiens pourront attendre de lui d’abord comme président de l’UFR et comme futur président si, le miracle se produisait un jour de le voir remplacer son oncle.
Nous allons d’abord observer le parcours de Timane de 1990, date d’arrivée au pouvoir du MPS à 2005 date de son départ pour le Darfour. Ensuite viendra le séjour de Timane dans l’opposition de l’Est de 2005 à décembre 2008. Et enfin Timane comme président de l’UFR de janvier 2009 à nos jours, et ce qui adviendrait au Tchad si eventuellement il accédait au pouvoir.
Prémière partie : Timane de 1990 à 2005
Timane Erdimi était un homme inconnu sur la scène tchadienne d’avant 1990, date de l’arrivée au pouvoir du MPS de Déby. A la faveur de l’accession de son oncle Déby au pouvoir, sa présence dans les rouages de l’Etat mettra au grand jour son talent de grand manipulateur d’hommes par les intrigues et les coups bas tant dans les instances du MPS que dans l’administration publique ou l’armée. Sa main mise sur l’appareil de l’Etat et les sociétés permettra de constater que sa voracité pour l’enrichissement sans cause prit le dessus sur son « look » affichant une image volontairement austère contrastant fondamentalement avec la nature profonde du personnage. Son eviction du palais présidentiel et de la Cotontchad vont aiguiser son obsession à s’emparer à tout prix du pouvoir, ce qui conduisit successivement le personnage à la tentative du coup d’Etat avorté de 2004 ensuite au macquis de l’oppsition armée de l’Est pour la réalisation de son rêve.
Pendant son séjour au cabinet présidentiel, Timane marqua la conscience collective des tchadiens, par le rôle qu’il eu à jouer comme chef du clan au pouvoir. Au palais présidentiel, le pouvoir réél était exercé par Timane qui faisait et défaisait les hommes. En son temps, Déby avait choisi de s’imbiber en permanence d’alcools et passer son temps à satisfaire son instinct sexuel animalier. Feu Youssouf Togoïmi le traitait à raison à l’époque de « délinquant invétéré ».
Profitant de l’hibernation permanente du Président de la République, Timane en chef d’orchestre du clan, mis en place la toile d’araignée : la zaghawisation de l’administration, de l’armée, de la police, des sociétés parapubliques, la mise en coupe des finances publiques par la "privatisation" des régies financières et des marchés publics. Les cadastres et domaines de l’Etat, connurent une main mise du clan, jamais observés dans l’histoire du Tchad sur les terrains et terres cultivables à travers l’ensemble du territoire. Tour à tour, les cadres valables dans l’administration, les sociétés seront vidés de leur postes, confiés aux membres du clan sans compétences, de temps en temps soupoudrés de quelques bouffons et « lawkoura » au service de leur maitre.
Vis à vis des opposants au regime de Déby, Timane organisa la planification méthodiquement des opposants(ceux en exil au Benin, au Nigeria, les opposants Laoukem Bardé, Ketté Moise, Dr Al harris, Abdel Baghi , Dr Guetti, Youssouf Togoymi, les massacres du Sud du Tchad , les massacres de Ninguilim au Ouaddai, les massacres des Hadjarai sous pretexte d'un coup d’Etat de Maldoum, etc...).
Idéologue du clan, il est celui qui mit en place une régle tacitement appliquée par les membres du clan selon laquelle les tchadiens sont comme des « esclaves » qui ne connaissent que le langage de la terreur. Cest cette idéologie qui explique le comportement violent, humiliant, inhumain et cruel des membres du clan vis à vis des citoyens. Même ceux du clan nouvellement débarqués du Darfour, apprennent qu’ils sont du jour au lendemain devenus des citoyens tchadiens de « prémière cathegorie » et que les « autochtones » doivent être térrorisés et considérés comme des serviteurs. Du coup, nos nouveaux compatriotes « Tchadiens du Darfour » se comportent en véritables colons usant de toutes sortes de violences pour s’emparer des biens des « autochtones», leurs femmes, leurs domiciles, leurs terres ..... bref de leurs âmes.
Par ailleurs, les empreintes criminelles de Timane resteront indélébiles dans l’histoire du Tchad dans beaucoups de domaines :
- La confiscation des résolutions et récommandations de la Conférence Nationale Souveraine qui aurait pu faire amorcer un virage décisif pour le Tchad.
- L’organisation de la fraude massive lors des différentes élections sous Déby
- Le crime économique découlant du pillage total de la Cotontchad, jettant des milliers de familles paysannes dans la misère
- La liquidation et le rachat à tour le bras des sociétés publiques ou parapubliques au franc symbolique
- Le bradage de la gestion du dossier du pétrole tchadien contre quelques millions de Dollards (en bourse actuellement sous la gestion de son frère jumeau Tom)
- La planification et le lancement du conflit du Darfour pour réaliser le rêve du clan après le coup d’Etat en RCA.
Suite deuxiéme partie... bientôt
Par Mahamat Issa
mahamatissa@gmail.com