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Entrons dans l'Histoire des bonnes oeuvres et de l'humanisme !

Il n'y a d'âme sensible qui reste silencieux ou inactif devant le malheur des autres. Surtout quand dans ce cas là, il s'agit de malheur imposée à une masse de paisibles âmes, il n'y a plus de raison d'être atone. Ces dernières semaines, les peuples du Tchad, pris dans l'étau d'une folle et meurtrière violence, ont connu sans commune mesure une souffrance horrible. Violence imposée par le cynisme d'un pouvoir anti-démocratique qui donne depuis dix-huit ans toutes les raisons à des groupuscules, aux intentions tout autant obscurs ou non, de prendre les armes pour se défendre et exiger le minimum de changement appelé de tous les voeux, de tous les coins et recoins de ce grand pays deux fois comme la France.

Pour qui connaît ce pays ou a connu les 18 ans de souffrance imposée aux Tchadiens par ce pouvoir dont on ne peut plus se tromper à qualifier de diabolique, l'épi-dénouement violent de la crise tchadienne survenu ce début du mois de février était inévitable. La clanisation et la militarisation à outrance du pouvoir sur les bords du Chari, qui a atteint son summum avec une révision constitutionnelle en mai 2005 suivie d'une présidentielle équivoque pour permettre à son tenant de régner aeternum ad vitam sur le Tchad, ont fermé la porte à toutes les voies de recours pour une alternance. Une alternance pas seulement pour le plaisir de permettre à d'autres de s'asseoir sur le fauteuil tant convoité du Palais rose. Mais pour changer la situation chaotique dans laquelle son actuel occupant a plongé tout le Tchad, seul et ultime but qui anime tous les Tchadiens qui, en leur âme et conscience et au-delà des différences, souhaitent fortement le départ de l'oligarchie clanique et familiale aujourd'hui soutenue à bout de bras par un pseudo pays des Droits de l'Homme, la France. Alors, la seule voie à laquelle les Tchadiens se sont résignés pour ce faire est, malheureusement, celle du fusil et du canon qui fait, malheureusement encore, des victimes. Autant civiles que militaires.

Même ceux des citoyens qui ont fait le pari d'un changement non violent, la majorité d'ailleurs, en sont venus à tolérer l'alternance armée que l'on espérait à jamais rejetée sur la poubelle de l'histoire belliqueuse de ce pays. Le fait que les populations, à chaque tentative de renversement du dictateur, soient sorties massivement le long des artères de la capitale pour acclamer les rebelles, en dit long et est assez éloquent. Malheureusement, une fois encore, quand les forces, les prières et les souhaits se conjuguent pour venir à bout de ce pouvoir diabolique, il se trouve des puissances aux intérêts occultes qui viennent à son secours, annihilant l'espoir de tout un peuple !

La France, qui se targue pourtant d'être le champion des droits de l'Homme, est à la tête de celles-ci. A deux reprises, pour ne retenir que les deux derniers épisodes les plus écoeurants de son jeu trouble au Tchad, elle a sauvé un pouvoir, disons un homme, finissant, aux abois et rejeté par l'immense majorité des Tchadiens. Elle s'est davantage encore impliquée lors des récents évènements, cautionnant par la suite de flagrantes violations des droits de l'Homme et la macabre entreprise de réduire au silence ceux qui donnent de la voix pour nourrir encore l'espoir d'un peuple désabusé.

Le cynisme d'un pouvoir diabolique et l'action d'une France prenant fait et cause pour lui, et contre la cause noble de tout un peuple, ont donc empêché au soleil de liberté et de progrès de se lever et darder ses rayons d'espérance en l'avenir sur tous les toits tchadiens. Les toits sous lesquels, en prime au cynisme franco-débyen, il y a eu des centaines de morts et de familles innocentes endeuillées ! Mais ces martyrs ne doivent pas l'être pour rien. C'est pourquoi, le silence face à ce cynisme et après tout ce que les Tchadiens ont connu de plus fou ce début février, ne s'apparenterait qu'à une complicité non seulement criminelle mais qui augure de lendemains encore sombres que l'on ne saurait ni accepter, ni tolérer, ni comprendre.

Aussi, du silence faut-il sortir et donner de la voix, agir pour défendre le peuple meurtri et opprimé. Les âmes encore sensibles, ayant ne serait-ce qu'un minimum de bon sens, d'humanité et de compassion, ne sauraient rester aphones et laisser le chapitre aux voix maléfiques et mortifères ! Edmiund Burke serait encore vivant qu'il nous aurait rappelé ceci : "La seule chose qui permet au mal de triompher est l'inaction des hommes de bien".  Hélas, il n'est plus et la lutte appartient aux vivants, a dit par ailleurs un de ses illsutres contemporains! Qu'on se le tienne alors pour dit et donnons la preuve que nous vivons. Pas pour des broutilles mais pour des actes dont nous saurons gré les générations à venir. Ils l'inscriront, à coup sûr, au fronton de l'histoire des bonnes oeuvres et de l'humanisme.

Par Naringué LAOLNGAR

Tag(s) : #Ambénatna
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