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Et si on parlait du FSR et de l’UFDDR 

 
Depuis les raids armés torpillés de l’Union des Forces de la Résistance, une fièvre de calomnie, instillé vertement par certains leaders de cette composante de la rébellion tchadienne, gagnent les esprits de bien des animateurs de blog qui, jusqu’à présent, participent formidablement à un travail remarquable de veille citoyenne.

Pourquoi un tel acharnement sur la personne de Ahmat Soubiane, Issa Moussa Tamboullet qui pourtant appartiennent aux résistances tchadiennes ? Il est tantôt indiqué que ces Messiers souhaitent rallier N’djamena sans condition préalable. Tantôt, on accuse Soubiane et Tamboullet de vouloir saboter la marche de l’UFR sur la capitale.

Selon nos sources, suite à l’appel de l’ONU, de la France et de l’Union Européenne pour la reprise des dialogues inter tchadiens, A. Soubiane a été convié pour une consultation par le Guide de la révolution libyenne, le Colonel Khadafi. N’djamena n’étant pas prêt pour la tenue d’une table ronde inclusive, A. Soubiane aurait refusé de rencontrer la délégation dépêchée pour la circonstance et aurait mis à profit son séjour pour rencontrer les cellules du FSR auprès de la Jamahiriya Arabe Libyenne. Une brève parenthèse surtout pour couper court aux nombreuses agitations.

Il faut rappeler aux novices de l’histoire politique du Tchad, combien nombreux,  que ces personnalités ne sont pas des combattants de circonstance des systèmes politiques tyranniques que le peuple tchadien connaisse depuis son indépendance. A.Soubiane était un pilier considérable dans la guerre contre la dictature du régime de Hissein Habré. Il a été à  l’origine de la fusion des différents mouvements qui combattaient les forces de Hissein Habré. Auteur de la charte de Bamina qui avait permis en effet la tenue de la conférence nationale souveraine dont les résolutions n’ont pas été mises en œuvre, son investissement et son courage politique ont permis l’arrivée du MPS au pouvoir. C’est après avoir récusé -à l’image de bien des citoyens tchadiens- la modification de la constitution de la république du Tchad que A. Soubiane, n’ayant obtenu des garanties en matière d’alternance démocratique, a emprunté les chemins de la résistance en vue de contribuer aux combats pour la liberté et la justice menés par ses frères tchadiens. Son choix politique et ses intransigeances lui ont coûté bien de sacrifices.

Quand à Monsieur Tamboullet, il est très connu par les vieux  baroudeurs de la scène insurrectionnelle tchadienne. Ancien Chef d’Etat Major du MDD sous la présidence de Moussa Medela, il a été à l’initiative de bien d’affrontements armés sanglants dans la localité du Lac-Tchad qui avait sérieusement vacillé le pouvoir MPS. C’est un homme de terrain et de conviction. Fin stratège et adversaire redouté par les hommes d’Idriss Deby. Les souvenirs des raclés qu’il avait alors infligé aux troupes d’Idriss Deby demeurent encore dans l’imaginaire des tchadiens. C’est à la suite des pressions exercées par les autorités Nigérianes et Nigériennes, en 1998, que Tamboullet avait regagné le pays croyant que le parrainage du Nigeria, du Niger du Cameroun et du Soudan allait constituer une voix garantie en terme d’alternative politique pour le Tchad. Aujourd’hui bien de ses compagnons d’arme se trouvent dans  les rangs de son mouvement et n’attendent -si le régime de N’djamena refuse la tenue d’un pourparler inter tchadien- d’ouvrir les hostilités.

Tous ces deux hommes politiques, il convient de le rappeler rêvent d’un véritable changement au Tchad. Un changement rêvé et initié par et pour les tchadiens. Ni l’un ni l’autre est en guéguerre contre les leaders des mouvements rebelles opérant à l’est du Tchad. Mais il faut dire que ces hommes sont particulièrement allergiques à certaines approches en matière d’organisation structurelle de la résistance dans son ensemble et n’admettent aucune forme d’autoritarisme.

Pour ces derniers, la résistance est la voix des tchadiens et son organisation incombe exclusivement aux tchadiens. Il faut dire que leurs réserves sont interprétées comme une forme de désengagement, de renonciation à la lutte armée. Aujourd’hui, il est évident pour les observateurs de la scène insurrectionnelle tchadienne, que l’absence d’une unité organique des mouvements rebelles prolongera sans doute la longévité du régime de N’djamena. L’unité à laquelle s’attelle le FSR et l’UFDD-R pourrait constituer une troisième voix pour le peuple tchadien.

Au lieu de fustiger, via les blogs, les responsables de la résistance feraient mieux de contribuer pour la consolidation des efforts d’éveille citoyenne, nécessaire pour l’éclosion d’une ère démocratique au Tchad. Vous devez garder à l’esprit que A. Soubiane et I. Tamboullet sont aussi des tchadiens qui sont en droit d’avoir des aspirations citoyennes pour leur pays.

Par Moussa Alifa
alifa.moussa@yahoo.fr

Tag(s) : #Politique
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