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Bongo a livré des étudiants opposants à Tombalbaye
L’avènement de Bongo à la tête du Gabon coïncide avec le début de règne de Tombalbaye, beaucoup de personnes gardent toujours en mémoire les « mauvais débuts » du président Bongo dans les affaires politiques tchadiennes. En effet, Tombalbaye faisait face au Frolinat (rébellion armée au Nord du Tchad), des étudiants tchadiens en France, militants du Frolinat ne pouvant se rendre au Tchad, étaient allés voir des parents installés au Gabon. Les Autorités gabonaises informées par les réseaux Foccart ont intervenu et arrêté les jeunes étudiants; parmi eux, l’un de leurs responsables, le très connu Sougui Dangaye. Ils furent emprisonnés à Libreville puis transférés et livrés à Tombalbaye par Bongo. Pendant longtemps, leurs parents au Tchad et au Gabon n’en ont rien su, multipliant les démarches au Gabon, les va et vient pendant des années et des années. Ces étudiants étaient, bien entendu, morts dans les prisons de Tombalbaye. Certains disent, enterrés vivants dans les fameuses fosses communes de Wallia.

Après avoir soutenu la dictature de Tombalbaye, le président gabonais a apporté sa caution au coup d’Etat de Kamougué, Bongo était très proche de Kamougué à qui il a apporté un important soutien financier durant les événements de février 1979-1980.

Bongo a soutenu et aidé à organiser la "République Logone"

A l’arrivée au pouvoir de Goukouni en 1980, celui-ci passera par Bongo pour avoir une visite officielle en France et surtout pour tenter de rassurer les français sur la présence massive des troupes libyennes au Tchad. En 1982, c’est le départ de Goukouni vers le Cameroun puis la Libye, Hissein Habré arrive au pouvoir, Kamougué se replie au Sud avec ses forces. Le président Gabonais a alors soutenu et aidé à organiser la « république du Logone » lancée par Kamougué et le comité permanent. Plusieurs sociétés, exportation de viande, de coton, ont été mises sur pied avec la participation du Gabon. La gestion calamiteuse de Kamougué a crée une vive opposition des autres composantes du comité permanent, membres des FAT. Ainsi, certains groupes ont quitté Kamougué pour faire la paix avec le régime de HH. Kamougué, lui-même, après avoir perdu la guerre s’est replié à Libreville avant de rentrer au pays. Bongo a ainsi parrainé plusieurs accords de réconciliation nationale entre HH et les opposants politico militaires, entre autres : Alingué Bowayeu, Beremadji Nadingar, Gali Gothé Gatta, Djibrine Hissein Grinki, Abdoulaye Lamana, Bintou Malloum, le général Djogo, Mbailam Dana Ngarleyal, Mahamat Senoussi Khatir… lesquels ont tous regagné le pays et assumé d’importantes responsabilités.

A l'OUA Bongo dénonça la mauvaise foi des Libyens.

Le président Bongo continuera à s’occuper du dossier Tchad, en présidant le comité ad hoc mis en place par l’OUA pour régler le différend entre le Tchad et la Libye. C’était dans ce cadre que l’ex président Sénégalais Abdou Diouf alors président de l’OUA avait organisé une rencontre entre Goukouni et HH en 1985. Toutes les parties étaient présentes, Chefs d’Etat, Ministres des affaires étrangères, mais à la dernière minute, Goukouni se désiste et annule son arrivée. Par son attitude, il montra à la face du monde qu’il n’avait aucune autonomie par rapport à la Libye. Ce comportement le mettra out sur le plan diplomatique en tant que partie au conflit et ce au profit de la Libye qui désormais sera face à HH. Dès lors, Bongo claquera la porte dudit comité en dénonçant la mauvaise foi des Libyens. l’OUA essayera de réactiver le comité mais aucune solution réelle ne sera trouvée, la Libye bénéficiant de l’active collaboration de l’Algérie (membre du comité) qui noyautait toutes les propositions ; de plus, Kadhafi imbu de sa puissance militaire ne voulait en aucun cas négocier.

Le régime HH a proclamé deux amnisties générales et entières.

Après la guerre et la défaite libyenne, le président Bongo a encore intervenu pour des négociations avec GOUKOUNI qui rappelons le bénéficiait de l’amnistie générale et entière proclamée par Hissein Habré, mais cela n’a pas abouti. Pour la petite histoire, à deux reprises, le régime de HH a décidé une amnistie totale et n’a jamais exclu une seule personne de celle-ci, une première fois pour en faire bénéficier les Kamougué et autres, une seconde fois en faveur de Goukouni et des siens. Ce dernier, alors au pouvoir, a proclamé une amnistie en faveur de tous sauf HH qu’il a condamné à mort, un peu comme Deby. Décidemment, l’histoire n’est jamais assez avare de bizarreries !

Bongo a aussi contribué au départ de HH

La capitale gabonaise a toujours été la base de toutes les actions de barbouzeries en Afrique centrale et une base du réseau Foccart. C’est ainsi que dans l’opération lancée par Mitterand de tout organiser pour faire partir HH, toute l’opération a été montée au Gabon où les fameux avions espions Breguet ont quitté Libreville pour survoler les positions des FANT et transmettre les informations à leur antenne installée avec les hommes de Deby en rébellion, la bande de Paul Fontbonne. La France ne venait pas seulement de violer les accords de coopération en ne les appliquant pas, c’était bien pire, c’était un acte de guerre par une application à sens inverse desdits accords, cela signifie donc que Bongo a aussi contribué au départ de HH en étant au courant et en couvrant le positionnement et les activités criminelles du service action de la DGSE à Libreville.

Le projet pétrolier tchadien est une version Elf Gabon au rabais !

D’ailleurs, le premier acte de la France à l’installation de Deby fut l’entrée d’ELF dans le projet pétrolier, et c’est d’ailleurs le Conseiller de Bongo pour les affaires pétrolières qui fut positionné auprès de Deby pour le conseiller sur la mise en place d’un nouveau projet pétrolier version Elf Gabon au rabais !

L’arrivée au pouvoir de Deby va correspondre à l’entrée de la zone Afrique Centrale dans un cycle de graves perturbations avec l’onde de choc constituée par le génocide rwandais et ses répercussions dans toute la région. La France a tremblé pour ses intérêts face aux veilletés américaines de faire main basse sur les richesses minières de cette partie de l’Afrique. C’est pourquoi le renforcement du pré carré restant était devenu une urgence et une surpriorité pour la France.

Deby, Tom et Timane Erdimi initiés à la franc-maçonnerie par Sassou
Deby a ainsi été utilisé pour essayer de freiner l’avancée des troupes de Bemba, ce fut un lamentable échec. C’est dans le cadre de cette politique que Bozizé fut installé au pouvoir par l’armée tchadienne, et que Sassou put reconquérir le pouvoir grâce toujours aux éléments de Deby (et de Dos Santos d’Angola nouvelle recrue de Paris). Le schéma de consolidation des intérêts français étant achevé quoi de plus normal que de parachever l’œuvre en consolidant les liens de solidarité au sein de la franc-maçonnerie. Bongo ne cachait pas son appartenance à la loge maçonnique bien au contraire, c’est avec Sassou qu’il a initié Idriss Deby ainsi que Tom et Timane Erdimi à la franc-maconnerie comme l’a révélé le journal l’Express sans être démenti par les intéressés.

Franceville I et II, groupe de Libreville, Youssouf Saleh Abbas

Les interventions de Bongo pour des négociations inter- tchadiennes vont reprendre avec les réunions de Franceville I et II, avec toutefois un bilan mitigé, certains ont accepté d’autres ont refusé.

Puis, ce fut le tour de la médiation de Goukouni initiée par les français en direction des politico militaires qui ont refusé de voir en Goukouni un médiateur crédible ; celui-ci s’est alors rabattu sur les opposants de la diaspora, certains ont accepté et effectué un voyage à Ndjaména avec lui (Ahmat Yacoub), scellant en quelque sorte le début de leur retour au pays, d’autres ont refusé.

Pour l’anecdote, récemment rallié au régime de Deby, Ahmat Yacoub avait semble t-il « exigé » de passer par le Gabon pour rentrer, mais Deby aurait répondu « qu’il aille se faire foutre, pour qui il se prend ? » ; notre coco dut se contenter de Abderramane Moussa.

Youssouf Saleh Abbas ne sert à rien
Youssouf Saleh Abbas, l’actuel PM est, lui aussi, passé par Libreville avec le parrainage de la France. D’ailleurs de toutes les interventions de Bongo dans les négociations inter-tchadiennes, « l’opposant YSA » est celui qui a tiré le plus gros lot car aux termes de ces discussions, il a été nommé PM. Constatons que M. YSA ne pouvait pas vraiment être qualifié d’opposant politique dans la mesure où après son départ du MDJT, il n’avait plus aucune activité politique, ni prises de positions par rapport aux multiples problèmes tchadiens. En fait, sa nomination est la résultante d’une stratégie concoctée par les milieux parisiens pro-Deby qui estimaient que le régime tchadien traversait une mauvaise passe avec l’affaire IBNI, la non application sur des points importants de l’accord du 13 Août avec les partis politiques et enfin avec la rébellion à l’Est. Il fallait donc en quelque sorte reprendre la main en organisant une diversion pour faire passer la nomination de YSA au poste de PM comme une concrétisation du dialogue avec l’opposition armée dont YSA aurait jadis fait partie !

L’opération était du tout gagnant pour Deby, YSA n’ayant aucune organisation politique, agissant pour son propre compte, il ne représentait par conséquent aucun danger pour Deby.

D’ailleurs, aujourd’hui, la tempête est passée et les milieux MPS parlent d’un prochain départ de YSA à qui on reproche « d’être une personne incapable de prendre des décisions et des initiatives propres, de s’être trop vite enrichi et surtout qu’il ne leur sert plus à rien ».

A la mort du Président Gabonais, il y a quelques jours, la rébellion de l’UFR lui a rendu hommage, saluant en lui le facilitateur des retrouvailles inter-tchadiennes ; Deby a affirmé être sous le choc et a décrété 3 jours de deuil national, puis confia : « je retiendrai de Bongo ceci, la paix n’a pas de prix, paie pour avoir la paix,  me disait-il souvent ».

Par cette « maxime » Bongo illustrait son propre comportement politique, connaissant la nature humaine, il a utilisé largement l’argent du pétrole pour acheter ses opposants, mais aussi corrompre l’ensemble de la classe politique française gauche, droite confondus sans compter les journalistes, industriels, etc...

Deby a-t-il réellement suivi les conseils de Bongo comme il l’a laissé entendre ? A sa pratique politique, il a agi à l’opposé de ces conseils puisque beaucoup de ses opposants ont été purement et simplement liquidés, jusqu’au dernier sur la liste : Ibni. Deby a estimé qu’il pouvait dépenser tout l’argent du pays pour s’équiper et faire la guerre et donc avoir la paix à sa manière. C’est ainsi qu’il s’exprimait récemment après les combats du 7 mai 2009, à la télévision nationale, lors de sa visite à Goz Beida devant une cinquante d’officiers : « je vous ai donné les moyens de leur marcher dessus, alors marchez leur dessus ! ».

Des valises bourrées d'euros partent régulièrement en direction de l'hexagone et de l'Afrique.
Deby paie, en effet, mais pour que les gens fassent la guerre pour son compte, pour les motiver. Sur un point au moins, il a suivi les conseils de Bongo, les valises bourrés d’euros partent régulièrement en direction de l’hexagone pour fidéliser les gens qui comptent, on parle aussi de bakchich en direction d’Officiers de l’opération Epervier, du personnel qui compte dans les ambassades.

Sur le plan africain, Adoum Younousmi transporte régulièrement des mallettes à Dakar (histoire de soutenir la motivation de Wade dans l’affaire HH mais aussi de frapper sur la rébellion en les traitant de bandits..), signalons les HUMMER offertes à Alpha Oumar Konaré alors en poste à l’UA.

Point commun Bongo-Deby : l'état lamentable de leur pays.

Ainsi donc Bongo et Deby ont des choses en commun ; c’est l’état lamentable dans lequel se trouve leur pays à chacun. Après 41 ans à la tête du Gabon, Bongo laisse une capitale gabonaise sans un système d’évacuation des eaux usées et, régulièrement en saison de pluies, la moitié de la ville est en proie à de graves inondations mêlant les eaux de pluies aux eaux usées. A l’instar de sa sœur gabonaise, la capitale tchadienne, après 19 ans de gestion MPS, n’a toujours pas d’électricité, ni d’eau ; ainsi, dans certains quartiers, cela fait 1 mois que les gens n’ont pas d’électricité avec la canicule en cette période de l’année. C’est vraiment une situation inqualifiable.

Elf France gérait les recettes pétrolières du Gabon
Véritable parrain de la françafrique, Bongo a servi fidèlement la France pour assurer sa longévité, les bons et loyaux services n’ont pas suffi, il a fallu encore brader toutes les ressources minières du pays; pendant longtemps le Gabon n’avait même pas une société pétrolière, c’était ELF France qui gérait pour le compte du Gabon, les recettes du pétrole Gabonais ! Bongo a dû entretenir la classe politique française pendant presque deux générations, financement des partis politiques, cadeaux royaux, sans compter que l’économie gabonaise est entièrement entre les mains de groupes français.

Pouvait-on donner aux occidentaux plus que Mobutu et Bongo ?

Ces dernières années, la pénétration chinoise sur le continent a touché de plein fouet les relations franco-gabonaises, l’octroi de permis d’exploitation à la Chine a soulevé un vent de panique en France et suscité l’affaire des Biens mal acquis, qui va continuer malgré la mort de Bongo et permettre à la France de se saisir de l’ensemble de ces biens, de les vendre aux enchères à des personnalités proches du pouvoir français, exactement comme cela a été fait pour Bokassa. Pouvait-on donner plus que Bongo et Mobutu ne l’ont fait aux occidentaux, pour s’assurer une longévité ? Ont-ils cru qu’on les appréciait en fin de compte, ne serait-ce que pour leur folle générosité ?

L’ingratitude dont a fait montre la classe politique française est à la mesure de ses turpitudes au Gabon ; « crapule », « roitelet  », le défunt président s’est fait traiter de tous les noms d’oiseaux par des députés français et des hommes politiques de tout bord, exactement comme Bokassa, Mobutu. La mesquinerie et l’indécence ont été poussées jusqu’à rendre publique la mort de Bongo sans laisser le gouvernement gabonais le faire savoir au peuple gabonais en premier.

Faisons un parallèle, cela fait trois ans, voire plus, que nous attendons l’annonce de la mort officielle d’Ariel Sharon, aucun media occidental n’osera le faire et cela peut durer 10 ans, comme quoi jusqu’où va se nicher le racisme.

Les Africains, en général, hommes politiques, Chefs d’Etat, diverses autres personnalités ont su et savent, au moins, garder la reconnaissance du ventre.

Moralité
 : Vous êtes Chef d’Etat africain, vous bradez les ressources de votre pays, vous êtes une pompe à fric pour les partis politiques français et autres, pour les hommes politiques, journalistes occidentaux ; comme Bokassa, Mobutu, Bongo l’ont fait surabondamment : à votre mort, vous récoltez insultes, injures, ingratitude, saisies de vos biens, lynchage.

Vous êtes Chef d’Etat, vous refusez de brader les richesses et les intérêts de votre pays ; on fait tout pour vous faire partir, vous devenez un dictateur et on vous poursuit d’une haine implacable avec multiples tracasseries comme Moussa Traoré (la question de l’or malien), Hissein Habré (le pétrole tchadien), Mugabe (les terres redistribuées aux noirs).

Que faire ? Si, au moins et enfin, les Africains en prennent conscience et en tirent les leçons qui s’imposent !

Tag(s) : #Politique
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