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La Belgique a demandé lundi à la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye d'ordonner au Sénégal de prendre des mesures pour éviter que l'ancien président tchadien Hissène Habré, inculpé de crimes contre l'humanité, quitte Dakar et se "soustraie à la justice".

Face "aux manquements du Sénégal", la Belgique veut "éviter que M. Habré puisse se soustraire à la justice", a déclaré devant la Cour le directeur général des affaires juridiques du ministère belge des Affaires étrangères, Paul Rietjens, au premier de trois jours d'audiences consacrées à cette affaire.

Le président sénégalais Abdoulaye Wade a menacé à plusieurs reprises de lever la résidence surveillée de M. Habré s'il ne trouvait pas les 27,5 millions d'euros qu'il estime nécessaires à l'organisation de son procès pour crimes contre l'humanité et tortures.

"Le Sénégal menace de causer un préjudice irréparable au droit de la Belgique" de poursuivre M. Habré, a affirmé l'avocat belge Eric David pour justifier la demande en mesures conservatoires de la Belgique. "Cette menace est proche et il y a bel et bien urgence", a-t-il ajouté. Selon Me David, cette menace résulte du fait que le Sénégal, mandaté en 2006 par l'Union africaine pour juger l'ex-dictateur, n'a "ni poursuivi ni extradé Hissène Habré vers la Belgique". En outre, "le président sénégalais Wade a déclaré à au moins trois reprises qu'il ne garderait pas M. Habré sur son territoire s'il ne recevait pas les fonds nécessaires à son procès", a-t-il rappelé.

Le Sénégal devait répliquer lundi après-midi devant la CIJ. La Belgique, qui a émis en 2005 un mandat d'arrêt international contre M. Habré, a saisi la CIJ en février pour qu'elle ordonne au Sénégal de poursuivre l'ex-président, en résidence surveillée à Dakar où il s'est réfugié après sa chute en 1990, ou de l'extrader pour qu'il puisse être jugé sur son territoire.

En attendant une décision sur le fond, la Belgique a demandé à la Cour de se prononcer sur des "mesures conservatoires" destinées à garantir que M. Habré "reste sous le contrôle et la surveillance des autorités judiciaires du Sénégal". Selon une commission d'enquête tchadienne (commanditée par son tombeur, le président Idriss Deby Itno), le régime d'Hissène Habré (1982-1990) a fait quelque 40.000 morts parmi les opposants politiques et certains groupes ethniques.

Source : Afp

Tag(s) : #Politique
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