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Ils hantent les palais présidentiels du continent noir. Mais, sur fond de violentes querelles, les « frères » y ont plus perpétué les travers de la Françafrique - et ses dérives affairistes - que contribué à la diffusion des idéaux maçonniques.


Réseau des réseaux, la maçonnerie n'en finit plus de fasciner, au risque du fantasme. En Afrique plus qu'ailleurs, la saga des « frères trois points » s'est trouvé un terreau fertile, tant ses codes et ses usages y font écho à la magie des rites initiatiques ou du bois sacré et à la force ancestrale du clan. Le désir d'accéder à ce sanctuaire laïque de l'élite blanche, puis le souci d'instaurer avec l'ex-métropole coloniale des canaux inconnus des profanes, discrets vecteurs d'influences, ont fait le reste.

Au-delà des fables, un fait : sur le continent africain, une douzaine de chefs d'Etat de l'espace francophone ont « reçu la lumière ». Seul le Gabonais Omar Bongo Ondimba, initié jadis par un certain Naudy, inspecteur général des PTT athée et socialiste, revendique cette allégeance. Maître du Congo-Brazzaville, son cadet et néanmoins beau-père, Denis Sassou-Nguesso, alias « DSN », longtemps méfiant, se fait prosélyte. Au point d'avoir orchestré la « conversion » du Tchadien Idriss Déby et du Centrafricain François Bozizé. Quel que soit leur degré d'assiduité, le Sénégalais Abdoulaye Wade, le Burkinabé Blaise Compaoré, le Malien Amadou Toumani Touré, le Nigérien Mamadou Tandja et le Béninois Boni Yayi ont un jour passé le tablier ; tout comme le nouveau patron de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, gabonais lui aussi. Tous gravitent dans l'orbite de la Grande Loge nationale française (GLNF).


Mesurée à l'aune des guerres qui endeuillent l'Afrique, l'autorité de la maçonnerie a pourtant du plomb dans l'aile. Car l'histoire des médiations entreprises çà et là au nom des « enfants de la Veuve » ressemble à s'y méprendre à la chronique d'un long échec. « Oui, nous avons évité des conflits armés », tonne l'avocat François Stifani, grand maître de la GLNF. Où et quand ? Mystère.


Les placards de la maçonnerie franco-africaine recèlent encore quelques cadavres et plus d'une troublante énigme. A commencer par la mort, en février 1987, de Michel Baroin, ancien grand maître du GO et alors patron de la Garantie mutuelle des fonctionnaires (GMF), tué avec six frères, tous hommes d'affaires, lors du crash de son jet privé sur le flanc du mont Cameroun.

Un autre épisode, plus ancien, mérite qu'on s'y arrête : l'assassinat, à Paris, le 26 août 1973, du communiste tchadien Outel Bono, trois jours avant le lancement programmé d'un nouveau parti d'opposition. Selon ses proches, son sort aurait été en partie scellé lors d'échanges entre le gouverneur de la Banque de développement du Tchad et un ex-colonel des services français, nommé Henri Bayonne, tous deux membres de la même loge parisienne de la GLNF. Pure coïncidence, sans doute.


Tag(s) : #Divers
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