Des griefs sont formulés contre la présidence française de l'UE. Notamment le fait que Paris ait accepté que l'Europe lève en octobre ses sanctions contre huit officiels en Ouzbékistan, accusés d'avoir joué un rôle dans le massacre d'Andijan en mai 2005, et cela alors que ce régime répressif d'Asie centrale n'avait pas satisfait les demandes posées par l'UE, notamment dans le traitement des défenseurs locaux des droits de l'homme.
Les militants de la lutte contre l'impunité reprochent aussi à la France d'avoir brouillé ces derniers mois la politique européenne sur la question du Darfour et de la justice internationale. Alors que l'UE exigeait - en avril encore - que le régime de Khartoum livre à la Cour pénale internationale (CPI) deux de ses nationaux, dont le ministre aux affaires humanitaires, Ahmed Haroun, l'Elysée a donné l'impression de relâcher la pression. Ses émissaires ont fait miroiter au président soudanais, Omar Al-Bachir - menacé d'un mandat d'arrêt de la CPI pour génocide -, la possibilité d'un répit judiciaire s'il changeait de politique au Darfour.
Face à la Russie et la Chine, l'UE a toujours du mal à parler d'une seule voix. Les grands pays se ménagent chacun une approche nationale, souvent motivée par des considérations économiques. A l'ONU, les Européens n'ont pas réussi à endiguer le soutien apporté par Moscou et Pékin à des régimes comme le Soudan, le Zimbabwe, la Birmanie.
Une bonne note, cependant : le rôle de la France et de l'UE dans le processus de ratification de la Convention de l'ONU sur les disparitions forcées, adoptée en 2006, est salué par les ONG.