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Arrivé au pouvoir le 1er décembre 1990 grâce aux soutiens franco-libyen, le Colonel Idriss Deby avait eu toutes les chances de construire un Etat véritablement démocratique, stable surtout que son discours prononcé trois jours après, avait assuré tous les tchadiens épuisés par trente années d'une interminable querelle interne. Dans son discours, le président Idriss Déby déclare à la nation: "Je vous ai apporté ni or, ni argent mais la liberté."
 
Les Tchadiens ont applaudi à cette nouvelle politique prônée par Idriss Déby. Mais à la surprise générale, le nouveau régime va étaler devant tout le monde sa véritable nature et les objectifs des nouveaux maîtres du pays qui n'auront que du mépris et d’arrogance pour le reste de tchadiens. Le pays va sombrer très vite dans la violence, la terreur et la peur.


- Le 13 octobre 1991
, les forces gouvernementales affrontent les partisans de Maldoum Bada Abbas, Ministre de l’intérieur et vice président du MPS d’Idriss Déby, accusé par le pouvoir Zaghawa de vouloir fomenter un coup d'Etat. 63 officiers tous d'ethnie Hadjaraï ont été arrêtés et froidement exécutés. On peut citer Ibrahim Elias, chef d'état major de l'armée 2ème adjoint.
Les Colonels Kaffine Chadallah et Garboubou se retirent dans leur fief de Guéra où ils seront traqués par les hommes de Deby qui commettront d'effroyables exactions parmi la population civile.

- En décembre 1991
, les forces du MDD (Mouvement pour la Démocratie et le Développement) dirigées par Goukouni Guet lancent une offensive.


- Janvier 1992
, Mamadou Bissau, ancien ministre et plusieurs fois ambassadeurs, membre du RDP, a été abattu par la garde présidentielle d’Idriss Deby à son domicile devant sa famille et son corps emporté. Adoum Tchéré (ancien ministre), Mouli Seid (ambassadeur), Bidjéré (Directeur du trésor) ont été arrêtés et torturés par les forces de Deby.

- Février 1992 : Me Joseph Behidi, vice-président de la ligue tchadienne des droits de l'homme a été abattu par les hommes d'Idriss Deby devant son domicile. Me Behidi a laissé un dossier contenant une liste nominative de plus de 800 personnes abattues par la fameuse bande incontrôlée dirigée par Kerim Nassour, cousin d'Idriss Deby.


- Le 18 février 1992
, le Nigeria arrête et extrade vers le Tchad 278 opposants tchadiens. Beaucoup d'entre eux étaient du MDD. Au nombre des extradés figuraient : Goukouni Guet (ex CEMGA), Ahmat Sakhaïr (Cmdt BSIR), Ahmat Hadad Abakar, Oumar Taher (Directeur), Mahamat Boukhary (Secrétaire d'etat au Min. Aff. étrangère) et Issa Mahamat Goran, ...etc. Certains auraient été tués selon l'Amnesty International (Tchad/le cauchemar continue. Amnesty International).

- Le 27 février 1992, Le Lieutenant Moïse Keté, compagnon de lutte et membre du MPS, prend les armes contre le pouvoir d'Idriss Deby. Suite aux massacres des militaires déflatés, majoritairement originaire du Sud, et cantonés à Guelendeng qui réclamaient leur prime de démobilisation, la garde présidentielle entre en action. Bilan : 300 morts. Kété et Laokin Bardé seront piègés lors d'une négociation avec le gouvernement, arrêtés et fusillés par les hommes de Deby. 

- 18 juin 1992, une compagnie de l'armée qualifiée proche d'Abbas Koty a été décimée à Moussoro. Le Commandant Abakar Adjar aurait été enterré vivant selon les témoin.

- Février 1993
, pousuivant les hommes de Kété et Laokin Bardé, l'armée de Deby massacre les populations de Goré (Logone oriental). Une commission d'enquête a évalué le nombre des victimes à 247 morts et à des dizaines de blessés et de disparus. Alors même que la Conférence Nationale Souveraine (CNS) ouverte le 15 janvier 1993 à N'djamena rassemble les Tchadiens pour discuter des problèmes du pays et surtout de la paix.

- En avril 1993, 203 personnes tuées par la garde présidentielle à Kouhou Goré.


- En juin 1993, assassinat à N'djaména de M. M'bailao Mianbé, Directeur du Secrétariat Permanent à la Réinsertion des militaires déflatés. Un témoin génant dans le massacre de Guélendeng et aussi dans le détrournement des fonds mobilisés pour la restructuration de l'armée.

- Le 4 Août 1993, des militaires tirent sur des paisibles citoyens au marché de Gninguilim et Chokoyane à l'Est du pays (Ouaddaï) faisant plus de 82 morts.


- Le 6 Août 1993
, les habitants de la ville d'Abeché manifestent leur colère contre le massacre de N'gniguilim et chokoyane, deux morts et plusieurs blessés. A N'djamena, les ressortissants du Ouaddaï se préparent à exprimer leur mécontentement lorsque la garde présidentielle ouvre le feu faisant plus de 160 morts, des témoins ont vu des blessés débarqués des ambulances et achevés par les éléments de la garde présidentielle.


- Le 22 octobre 1993, quelques jours après son retour à N'djamena à la suite d'une médiation soudano-libyenne, le Colonel Abbas Koty Yacoub, président du CNR (Conseil National de Redressement) a été abattu par la garde présidentielle d’Idriss Deby.


- Le 24 janvier 1994, le Commandant Ibrahim Zahab Libiss, chef d'Etat major et fondateur du FNT a été fait prisonnier par les forces gouvernementales et sommairement exécuté.

- Le 1er Mai 1994, le gouvernement interdit des manifestations de la fête du Travail et les militaires occupent le siège des syndicats, l'Université et les établissements scolaires. Les forces de l'ordre tirent sur la foule, Brahim Selgué a été tué sur le champ tandis qu'on enregistre plusieurs dizaine de blessés.



- Le 1er juin 1995, le journal N'djamena Hebdo est mis à sac, le Directeur de publication et ses journalistes sont battus.


- Avril, juillet et octobre 1995
, une quarantaine de personnes sont arrêtées au Sud du pays et transportées à N'djamena, soupçonnées de sympathie avec le FARF (forces armées pour la République fédérale) de Laoken Bardé.


- En Août 1995
, plusieurs morts en détention dans les villages de Kou douhou, Beissa.


- En juin 1996 : élections présidentielles largement truquées, Idriss Deby classé 4éme informe l’Elysée de sa victoire au premier tour. La France exige un second tour que Deby « gagne » contre Kamoungué. Les candidats malheureux manifestent, ils sont arrêtés et sévèrement banstonnés.


- 16 Août 1996
, assassinat de Bichara Digui Arou à N'djamena. Annour Idriss Haggar (Laborantin), Abakar Idriss Haggar (DG Ecole Normale Supérieure), Bakhit Mahamat Haggar, Hamit abderahman Haggar (chef du programme élargi de vaccination "PEV") et le Commandant Yacoub Al Daris seront froidement assassinés par les hommes d'Idriss Deby entre 1994 et 1996.

- Octobre 1996, arrestation du Colonel Mahamat Fadil (DG de la sureté nationale) et du Capitaine Wileda Nourri (Aide de camp du président Hissein Habré) par la police nigérienne et livrés à Idriss Deby qui a dépêché l'avion présidentiel pour quérir les réfugiés. Malgré les protestations du HCR, de la ligue nigérienne des droits de l'homme et de la presse, aucune nouvelle de ces deux officiers.

- Juillet 1997, assassinat de Moussa Bachar Houno, CEMGA, à Paris en France. Les circonstances de l'accident étant troubles, des militaires proches du défunt parviennent à détourner le cortège dans une maison non loin de l'aéroport alors Deby attendait à la place de l'indépendance pour les honneurs militaires. Le corps du défunt était enroulé par une longue et épaisse bande blanche rendant pratiquement impossible de voir si le corps présentait des impacts de balles. L'imam de la grande mosquée de N'djaména, le Colonel Hassan Hissein, mobilisa toute son équipe pour stopper la macabre scène.


- Octobre 1998, Youssouf Togoïmi ex-ministre de la défense s'oppose au Président Idriss Déby, se retire au Tibesti et crée le MDJT (Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad).

- 21 décembre 1999, face au refus du président clanique au pouvoir d'entamer un dialogue franc avec les tchadiens, treize mouvements politico-militaires et partis politiques créent le  la CMAP (Coordination des mouvements armés et politiques) dont l'objectif est de renverser de régime en place.


- 21 Avril 2002, assassinat du Dr. Mahamat Guetti, ex directeur général de l'Asecna au Tchad (15 ans) et président du PDA (Parti démocratique africain). M. Guetti a sauté sur une mine placée entre deux bureaux de vote. L’annonce de la candidature du parti de M. Guetti aux législatives dans le département de Borkou a été reçu comme une douche froide par le MPS (parti d'Idriss Deby) qui a tout fait pour débaucher les candidats de ce parti à Kouba Olanga, Faya, et Borkou.

- 22 septembre 2002, assassinat de Youssouf Togoïmi (Procureur général, ministre de la justice, ministre de la défense, ministre de l'intérieur) chef du MDJT, mouvement rebelle du Nord tchadien. Son véhicule a sauté sur une mine probablement télécommandée. Evacué sur Tripoli en Libye pour des soins aux jambes, Youssouf Togoïmi a retrouvé sa santé et suivait des séances de kinésie thérapie quand sa mort a été annoncée. Très redouté, Idriss Deby et son clan ont laissé exploser leur joie. Cependant, la Libye refuse jusqu'à présent de restituer à la famille le corps de Youssouf Togoïmi.

- 16 mai 2003, assassinat du Dr. Cheikh Ibn Oumar, homme d'affaire Soudanais et de son chauffeur à N'djaména vers 11 h du matin. L'homme avait investi près de 40 milliards de francs Cfa pour l'exploitation du pétrole de Rig-Rig. Déjà pas au goût des milieux françafricains, Deby furieux de la montée en puissance du FUC, va créer la rébellion du Darfour et faire main basse sur les affaires du Cheikh. Les "assassins" de ce dernier seront arrêtés et jugés dans un procès qui a duré 5 jours où les accusés ne pouvaient même pas s'exprimer car leurs langues étaient ouvertes par des lames de lasoir, sans compter la bastonnade. 
 

A suivre…

Tag(s) : #Ambénatna
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