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La région nord du Niger, théâtre de la rébellion touareg, est strictement interdite aux journalistes locaux et étrangers depuis l’instauration en août de "l’état de mise en garde" qui renforce les pouvoirs de l’armée dans la zone du conflit.

La crispation manifeste des autorités nigériennes face à la presse qui tente de couvrir depuis près d'un an une rébellion touareg, s’explique par sa volonté d’attribuer l'insécurité dans cette région, vitale en raison des gisements d'uranium, à de vulgaires "bandits et trafiquants".

undefinedAccusés par les autorités de complicités avec les rebelles touareg du MNJ pour avoir réalisé des reportages téléphoniques et écrit des articles sur la rébellion touareg, deux journalistes nigériens, Moussa Kaka, correspondant de Radio France internationale (RFI), et Ibrahim Manzo Diallo, directeur du bimensuel 

Aïr-Info, sont détenus respectivement depuis le 26 septembre et le 9 octobre 2007. Les procédures judiciaires entamées dès les premières heures de cette affaire, les marches et les grèves organisées par leurs confrères journalistes, les partis politiques et la société civile, les campagnes médiatiques, toutes les démarches pour la libération des deux journalistes ont été vaines.

Malgré la fermeté des autorités nigériennes sur ce sujet, deux journalistes français de la chaîne de télévision franco-allemande Arte, Thomas Dandois et Pierre Creisson qui avaient obtenu une autorisation pour des reportages sur la grippe aviaire dans le centre-sud du Niger, ont profité de leur séjour au pays de Mamadou Tandja et se sont rendus à dos de chameau puis en véhicule jusqu’au QG des rebelles, dans les montagnes de l’Aïr dans le nord d’Agadez où ils ont réalisés "des films et des photos" sur le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ, rébellion touareg). 

undefinedAprès leur séjour au Nord, les deux journalistes qui tentaient de regagner la capitale nigérienne, ont été interpellés à quelque 200 km au sud de Niamey. "Ils ignoraient qu’ils étaient surveillés dès le départ", a précisé M. Ben Omar, le Ministre nigérien de la Communication.

Détenus depuis leur arrestation à la gendarmerie de Niamey, les deux journalistes français devraient être traduits en justice pour "reportage illicite" sur les rebelles touareg. Il y ont « réalisé un film et des photos » pour servir de propagande à ces bandits armés en Europe. Nous avons vu les films et reconnu des visages de chefs des « bandits armés », a expliqué M. Ben Omar, précisant que films et photos avaient été confisqués.

Reporters sans frontières, le président d’Arté France, le ministère français des affaires étrangères, le président gabonais Oumar Bongo Odimba et bien d’autres bonnes volontés et organisations nationales et internationales se sont mobilisées pour demander la libération des deux journalistes français.

Pour une maudite somme de 20 millions de francs Cfa, les deux journalistes français ont été mis en liberté provisoire et se sont aussitôt envolés pour la France. Tandis que les deux nigériens croupissent depuis 4 mois à la prison centrale de Niamey faute de moyen financier pour payer cette misérable caution. Ils risqueraient la peine de mort clame t-on !


La justice, en Afrique et ailleurs dans le monde, est plus que jamais une question d’argent. D’ailleurs, on parle maintenant « d’affaires » qui laisse entendre des négociations. Des exemples n’en manquent pas, Khadafi n’a-t-il pas lavé ses mains tâchées de sang avec de gros chèques : 164 millions de dollars pour les victimes du DC-10 UTA, 2700 millions de dollars pour les 270 victimes de la Pan-Am et peut-être bientôt 6 milliards de dollars pour les 6 Américains victimes aussi de l’attentat du DC-10 UTA dont leur parent ont refusé d’encaisser le million de dollars gracieusement offert par le président libyen.


La liberté n’a pas de prix, nul n’est au-dessus de la justice en principe mais force est de constater que cette justice est injuste pour les pauvres qui ne peuvent s’offrir les services d’un Avocat compétent et influent, qui ne peuvent bénéficier du soutien des lobbys affairistes, de tapage médiatique et parfois même d’un procès équitable.

 

 

Tag(s) : #International
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