L’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence française a considérablement modifié la politique étrangère française. La nomination d’un homme, Bernard Kouchner, qui n’est pas issu du Quai d’Orsay, laisse libre cour au président Sarkozy d’intervenir à tout moment et de dicter sa propre conception des relations diplomatiques.
En Afrique, Sarkozy inaugure une nouvelle politique à géographie variable. Avec l’Afrique du nord, il traite de contrats d’exploitation minière (pétrole, gaz, énergie nucléaire), de projets de développement notamment l’union méditerranéenne, …etc. Le passé colonial est évoqué avec prudence et ce même quand un ministre de la république algérienne le traite d’élu des lobbies juifs.
En Afrique subsaharienne, nous avons noté très tôt une bonne dose d’arrogance dans le discours envers l’Afrique noire que certains ont assimilé à une rupture avec les vieilles et malfaisantes manières françafricaines. Le déplacement de Sarkozy à Dakar et Libreville a été plus que révélateur. Dans ces deux pays phares de la politique française en Afrique noire francophone, le président français n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour étaler sa politique méprisante envers l’Afrique noire. L’histoire a été falsifiée, la colonisation justifiée, les coups tordus de la françafrique ignorée, la politique d’humiliation sur l’immigration renforcée. Un véritable électrochoc qui a sorti beaucoup d’intellectuels et d’officiels africains de leur gong.
Plus tard dans l’affaire d’arche de zoé, Sarkozy dira tout de go : « j’irai les chercher au Tchad et ce quel que soit ce qu’ils ont fait ». C’est sans commentaire.
Au Moyen-Orient, la France a longtemps adopté une attitude équilibrée dans les crises qui secouent cette partie du monde. Sur le dossier palestinien, la crise libanaise, l’Irak ou encore l’Iran, la France a sérieusement revu sa copie depuis l’avènement de Nicolas Sarkozy à l’Elysée.
Ce virage à 90° est la conséquence directe du rêve américain de Nicolas Sarkozy. Ce dernier n’a jamais caché son estime pour la grandeur des Etats-Unis et ce jusqu’à aligner la politique étrangère de la France sur celle des USA. Une attitude décriée par toute la classe politique française, mais sans succès car Sarkozy fait à sa tête.
En s’alliant de manière ostentatoire aux Américains, Sarkozy risque d’attirer avec beaucoup d’imprudence la foudre Al Qaïda sur la France. Au Maghreb où la branche d’Al Qaïda locale a menacé de s’en prendre directement aux intérêts français, le plan Vigipirate est au rouge depuis plusieurs mois.
Les récents attentats d’Alger contre les locaux de l’Onu, l’assassinat des 4 touristes français en Mauritanie et de la française travaillant pour l’organisation Action contre la faim au Burundi, la prise en otage des journalistes d’ARTE au Niger, augurent des lendemains difficiles pour la diplomatie française.
Déjà lors du réveillon dernier, pour la première fois à Paris, la police a dû se déployer massivement sur les grandes places de la ville empêchant même les jeunes d’utiliser des feux d’artifices. Et encore pour la première fois, le fameux rallye Paris-Dakar a été annulé suite aux sérieuses menaces terroristes.